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Lifestyle - Sciences

Quand les lycéens jouent aux « Experts » de la police, comme à la télé

Le cours de « science et investigation policières » est l'occasion de travailler des notions de mathématiques, de physique ou de biologie.

Au-delà d’un scénario ludique et virtuel – M. X a été assassiné, et il appartient aux élèves de trouver l’assassin –, le cours, dispensé à raison d’une heure et demie par semaine pendant un semestre, est l’occasion de travailler des notions de mathématiques, de physique ou de biologie. Frederick Florin/AFP Photo

«C'est assez excitant, on enquête comme à la télé»: à l'instar de nombreux lycéens en France, des élèves de Sélestat (Bas-Rhin) endossent depuis la rentrée le costume des Experts de la police scientifique, dans le cadre d'une nouvelle option. Sur le sol de la salle de sciences naturelles, la silhouette du cadavre est encore matérialisée. Des projections de sang - en fait, de la sauce tomate - maculent le tableau blanc, et un filin jaune prévient «Crime scene. Do not cross» (scène de crime, accès interdit). M. X a été assassiné, et il appartient aux élèves du lycée Schwilgué - vêtus de combinaisons blanches protectrices, censées éviter de «polluer» la scène du crime - de trouver l'assassin.
Au-delà de ce scénario ludique et virtuel, le travail scolaire bien réel reprend ses droits : le cours de «science et investigation policière», dispensé à raison d'une heure et demie par semaine pendant un semestre, est l'occasion de travailler des notions de mathématiques, de physique ou de biologie. Les élèves apprennent ainsi à déterminer le groupe sanguin d'un échantillon, à calculer la trajectoire d'un projectile, à étudier les asticots mangeurs de cadavres et les empreintes digitales, ou à décrypter des messages codés.
«Ça reste un cours, mais ici on manipule, on bouge, c'est plus sympa», commentent Morgane et Garance, 14 ans, qui s'avouent «grandes fans» des séries policières télévisées comme NCIS, Bones, Les Experts... D'ailleurs, enquêteur scientifique dans la police «ça doit être sympa comme métier», s'amusent-elles. Leur voisin Valentin, 15 ans, rêve quant à lui de devenir gendarme, «mais pas forcément dans les équipes scientifiques». D'ailleurs, «toutes ces séries je ne les regarde que de temps en temps», relativise l'adolescent, l'œil rivé sur son microscope.
Fans ou pas, les ados sont tous au moins familiers de ces séries télé, assure Alexandre Krauth, prof de physique-chimie. «Par exemple, pas la peine de leur expliquer ce qu'est le luminol (un produit chimique émettant une lumière bleue et qui permet de détecter d'infimes traces de sang), ils ont tous vu ça dans Les Experts.» Quand l'attention ou le dynamisme des apprentis enquêteurs se relâche, leur professeur de sciences naturelles, Mélanie Klein, sait les rappeler à l'ordre: «Les experts, ça ne reste pas les bras croisés», se moque-t-elle gentiment.
L'apprentissage des techniques de police scientifique est une matière scolaire à part entière, introduite au programme à la dernière rentrée dans le cadre de la réforme de la classe de seconde. Il s'agit de l'un des «thèmes» proposés officiellement par le ministère de l'Éducation nationale français pour décliner le cours «Méthodes et pratiques scientifiques». Ces «MPS» sont l'un des 12 «enseignements d'exploration» proposés aux élèves, qui doivent en choisir obligatoirement deux.
D'après Mme Klein, l'option «investigation policière» est proposée par de nombreux établissements en France. Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Éducation a cependant indiqué ne pas pouvoir fournir de chiffres sur ce point. Intégrée au cursus scolaire et soumise à notation, l'activité de policier scientifique en herbe ne dure toutefois pas toute l'année: au deuxième semestre, les élèves de Sélestat se pencheront sur le fonctionnement de la photo numérique ou de la géolocalisation.
«C'est assez excitant, on enquête comme à la télé»: à l'instar de nombreux lycéens en France, des élèves de Sélestat (Bas-Rhin) endossent depuis la rentrée le costume des Experts de la police scientifique, dans le cadre d'une nouvelle option. Sur le sol de la salle de sciences naturelles, la silhouette du cadavre est...
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