Nasr Warour semble être un artiste fasciné par la géométrie dans l'espace. Une série d'œuvres, intitulée «South Passage» (exposée il y a deux ans à New Delhi, en Inde), explorait la verticalité des relations entre l'homme et le cosmos. Et plus spécifiquement, le point de contact entre les pieds de l'homme et le sol, l'objet et son environnement, l'être et l'appartenir.
À présent, c'est sur les minuscules particules de poussière que l'artiste syrien braque son microscope. À travers «The Dust Between» («Et au milieu, la poussière»), exposée au théâtre Babel, Warour ausculte la dimension verticale de l'homme et son entourage.
Après avoir frôlé l'abstraction et l'hermétisme, il plonge là dans les calculs du cubisme. Avec des toiles aux couleurs presque inexistantes ou alors très contrastées, sauf pour l'usage de teintes monochromatiques de gris, vert, noir.
Warour est porté sur les formes comme le cylindre, la sphère et le cône afin de représenter le monde. Son inspiration? «Le vide, cet espace qui nous entoure avec ses formes, ses bruits, ses odeurs, ses poids, ses températures et ses rythmes», indique l'artiste.
L'espace et ses particules, ces morceaux de poussière qui s'envolent et s'agitent, comme les notes d'une symphonie universelle.
Titulaire du 4e prix Lorenzo Magnifico pour la peinture, lors de sa participation à la biennale de Florence en 2009, Nasr Warour est diplômé en beaux-arts de l'Université de Damas. Il a exposé au musée national syrien, au syndicat des beaux-arts, à la biennale de Lattaquié et à Artiel 1999 à Beyrouth. L'artiste, qui réside depuis une dizaine d'années aux Émirats arabes unis, s'intéresse également à la sculpture et à la poésie.
M. G. H.
* Théâtre Babel, Hamra,rue du Caire, centre Marignian, près de l'AUH. Tél. 01-744 033.
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