L’aviation mauritanienne bombarde les forces d’el-Qaëda

L'armée mauritanienne a fait intervenir un avion hier dans le nord du Mali pour cibler des unités d'el-Qaëda au Maghreb islamique (AQMI), faisant au moins deux morts et quatre blessés graves, au lendemain de combats meurtriers avec AQMI dans cette zone. Une source sécuritaire malienne a parlé de « bavure » de l'armée mauritanienne, les tués et blessés étant des civils innocents. Toutefois, l'armée mauritanienne a formellement démenti avoir bombardé des cibles civiles. Évoquant l'intervention de l'aviation de son pays, un responsable militaire mauritanien a déclaré que c'était « la poursuite logique de l'intervention engagée par nos forces armées après avoir repéré une bande de terroristes à bord d'une colonne de véhicules armés qui se déplacaient vers notre frontière » avec le Mali. Des zones d'ombre entourent cependant ces combats entre AQMI et l'armée mauritanienne qui, pour la deuxième fois depuis juillet, s'est aventurée dans le désert malien pour y affronter les islamistes armés.
De son côté, la France, qui soupçonne AQMI d'avoir commandité le rapt jeudi au Niger de cinq Français et deux Africains, a assuré que ces combats étaient « indépendants de l'enlèvement des employés du groupe français Areva ». La France « fera tout pour retrouver les otages », a déclaré hier le porte-parole du gouvernement français, Luc Chatel, interrogé sur la possibilité d'une « action militaire » pour tenter de les libérer. En outre, des sources concordantes ont indiqué que des avions militaires français de reconnaissance survolent « depuis quelque temps » plusieurs pays du Sahel. D'après différentes sources contactées par l'AFP, les otages français seraient désormais retenus dans le nord-est du Mali, dans une zone montagneuse du désert adossée à l'Algérie.