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Lifestyle - Reportage

Saint-Tite, Québec, une ville de western où les cow-boys parlent français

Rodéos, danse country et cow-boys à bottes de cuir et chapeau à large bord dans les saloons...

Sur cette photo d’archives, un concours de rodéo est organisé au festival de Diamantino, au Brésil. Le rodéo n’est pas une tradition québécoise mais c’est devenu une passion. Ricardo Moraes/Reuters

Pendant une semaine, Saint-Tite, à mi-chemin entre Montréal et Québec, devient une ville de western, duels au colt 44 en moins.
Comme il se doit pour un événement western - le plus important festival dans l'est du continent nord-américain - tout a commencé par un boulet. Ou plutôt par un Boulet avec un grand B : le fabricant de chaussures G.A. Boulet qui a organisé en 1967 une journée rodéo à titre de promotion commerciale de ses bottes western. Le succès était au rendez-vous avec près de 6 000 visiteurs. Quarante-trois ans plus tard, le festival dure une semaine et en attire 100 fois plus, des amateurs de la culture western et de ses sensations fortes. Celles-ci sont garanties lors d'un rodéo dans les règles de l'art avec les vedettes de la discipline et des taureaux des plus fougueux.
Un visiteur qui se boucherait les oreilles pourrait se croire au Texas... mais en fait il est au cœur du Québec. Ici, la grande majorité des cow-boys parle français. Mais pas tous : deux compétiteurs anglophones, des Texans, ont fait le déplacement cette année. Le rodéo n'est pas une tradition québécoise mais c'est devenu une passion, et les cow-boys, des stars qui distribuent des autographes. « C'est un sport extrême et c'est plaisant à regarder », dit l'un d'entre eux, Mickaël Turcotte. « Tu ne t'ennuies pas, il y a tout le temps de l'action. C'est ce que le monde recherche, c'est attirant », ajoute ce trentenaire québécois, au large chapeau noir et foulard noué autour du cou. Les aficionados sont d'accord. « C'est malade, hein ? Les gars sont trop fous, trop fous, c'est vraiment bien », déclare un spectateur enthousiaste.
Né d'un événement local, le festival est devenu national avec une subvention du gouvernement fédéral, voire international : cette année 7 000 étrangers, venus principalement de France et des États-Unis, étaient au rendez-vous. Il mobilise une bonne partie des 4 000 habitants qui ont transformé leurs maisons et leurs commerces, faisant ressembler Saint-Tite à une ville du Far West, assiégée par quelque 10 000 camping-cars et autres caravanes qui s'installent ici le temps du festival et créent des embouteillages inhabituels dans la région.
Dans les rues, les rares voitures croisent chevaux et calèches, les restaurants affichent « saloon » sur leurs devantures et, partout, fers à cheval, panneaux de signalisation et autres décorations évoquent le monde western. Le chiffre d'affaires du festival dépasse désormais 30 millions de dollars.
L'amour du cheval joue un rôle important dans son succès. « Beaucoup de gens ici au Québec sont encore propriétaires de chevaux », c'est une tradition historique, explique le directeur du festival Pascal Lafrenière. Ils sont nombreux à pratiquer le sport équestre. « Pour eux, nous devenons un point de chute, un point de rassemblement annuel », ajoute-t-il.
La danse country est aussi un élément de programme incontournable et les cours quotidiens sous un chapiteau affichent pratiquement toujours complet. « Cela nous fait faire quelque chose en couple. (...) Nous faisons de la danse en ligne mais il y a aussi des danses en couple, c'est assez plaisant », dit un quadragénaire qui « pratique le country » depuis une dizaine d'années. Et, tout simplement, « cela fait rencontrer des gens ! » conclut un jeune retraité québécois, santiags aux pieds, qui s'applique à imiter, avec une quarantaine d'autres amateurs, les pas du professeur de country, juché sur une estrade.
Pendant une semaine, Saint-Tite, à mi-chemin entre Montréal et Québec, devient une ville de western, duels au colt 44 en moins.Comme il se doit pour un événement western - le plus important festival dans l'est du continent nord-américain - tout a commencé par un boulet. Ou plutôt par un Boulet avec un grand B : le fabricant de...

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