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Liban - Enquête

Fayez Karam incarcéré à Roumieh, dans l’attente de l’acte d’accusation

La polémique continue d'enfler, depuis le transfert à la prison de Roumieh, jeudi dernier, de l'ancien général Fayez Karam, cadre au sein du CPL et proche du général Michel Aoun arrêté le 3 août dernier pour collaboration avec Israël.
Le général à la retraite Fayez Karam a été transféré jeudi dernier du siège central des Forces de sécurité intérieure à la prison de Roumieh. Il a été placé dans une cellule individuelle confortable, équipée de climatisation. Le transfert de M. Karam survient alors qu'enfle la polémique menée par le CPL contre la branche des renseignements des FSI. Ce transfert a également eu lieu au terme d'une commission rogatoire, mise en place par cette branche, qui a étoffé le dossier avant de le transférer au juge d'instruction militaire Riyad Abou Ghida. Ce dernier doit rédiger l'acte d'accusation contre le général Karam, suspecté de collaboration avec l'ennemi.
C'est le 3 août dernier que Fayez Karam a été arrêté par la branche des renseignements des FSI, sur base « de preuves irréfutables de sa collaboration avec Israël », selon des sources proches de l'enquête. Après la prolongation de la période de garde à vue de quatre jours, le dossier a été transféré au parquet près la Cour de cassation, qui l'a transmis au commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, lequel l'a transféré à son tour au juge Abou Ghida. Parallèlement, le juge Sakr a demandé par écrit à la branche des renseignements de placer l'ancien général en état d'arrestation au siège des FSI. À l'issue de l'interrogatoire, ce dernier a été remis au parquet militaire qui l'a placé en détention à la prison de Roumieh.
Le ministre de la Justice, Ibrahim Najjar, s'est dit soucieux de préserver le secret de l'enquête et de ne pas interférer dans le cours de la justice. Dans une explication des procédures légales de la mise en garde à vue de l'ancien général Fayez Karam, publiée par le site Nowlebanon, il a affirmé qu'à l'issue de la mise en garde à vue d'une personne et du renouvellement de cette garde à vue (d'une durée totale de huit jours), des poursuites peuvent être engagées par la justice militaire, et plus particulièrement par le premier juge d'instruction militaire, contre la personne concernée. Et d'ajouter que ce dernier peut estimer nécessaire d'élargir l'enquête et d'instaurer une commission rogatoire pour de plus amples investigations ou des analyses techniques. M. Najjar a précisé que ce genre d'investigations nécessite des compétences et des qualifications techniques qui ne sont pas du ressort de la justice, mais de la compétence d'une instance spécialisée. La personne contre laquelle sont engagées des poursuites est alors considérée comme étant en état d'arrestation selon le code de procédure pénale. Et de souligner qu'en vertu de l'article 108 du code de procédure pénale, les personnes arrêtées pour atteinte à la sûreté de l'État peuvent être placées en garde à vue indéfiniment.
De son côté, le député Okab Sakr a révélé au site Nowlebanon que le ministre de la Justice a fait l'objet de contacts pour le pousser à se mêler du cours de la justice. Il a ajouté que des juges et des procureurs généraux ont également subi des pressions dans ce sens. M. Sakr a également invité le CPL à prendre une position claire. « Si le CPL veut la libération de Fayez Karam à tout prix et cela avant la mise au jour des preuves confortant l'accusation, qu'il le dise franchement. Qu'il présente alors une proposition d'amnistier tous les collaborateurs et les personnes suspectées de collaboration », a-t-il dit. Faisant part de son refus catégorique de minimiser les actes des collaborateurs, quels qu'ils soient, il a invité le Hezbollah à se prononcer sur la question. « Le Hezbollah n'est-il plus concerné par le dossier des collaborateurs, depuis l'arrestation de Fayez Karam ? » a-t-il demandé à ce propos.
Le général à la retraite Fayez Karam a été transféré jeudi dernier du siège central des Forces de sécurité intérieure à la prison de Roumieh. Il a été placé dans une cellule individuelle confortable, équipée de climatisation. Le transfert de M. Karam survient alors...

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