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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Dix ans après, la menace terroriste a changé de nature aux États-Unis

Un rapport évoque l'« américanisation » de la structure de commandement d'el-Qaëda et des groupuscules, de plus en plus de citoyens US intégrant les rangs de la mouvance.
Neuf ans après les attentats du 11-Septembre, le risque terroriste qui pèse sur les États-Unis a changé de nature et la menace est de plus en plus une « menace intérieure », selon un rapport publié vendredi. Cette étude sort dans un moment particulièrement sensible, où les États-Unis s'interrogent sur leur rapport aux religions. Les auteurs du rapport, Peter Bergen et Bruce Hoffman, d'anciens membres de la commission d'enquête sur les attentats de 2001, soulignent que « la menace à laquelle les États-Unis sont confrontés est différente ». « On peut soutenir que les États-Unis aujourd'hui diffèrent peu de l'Europe pour ce qui est de l'existence d'un problème terroriste intérieur impliquant des musulmans immigrés ou autochtones ainsi que des convertis à l'islam », peut-on lire dans ce rapport publié par le Bipartisan Policy Center, un centre de réflexion basé à Washington.
En 2001, les attaques lancées contre les tours jumelles du World Trade Center de New York et le Pentagone à Washington avaient été menées par des commandos dont les membres venaient pour la plupart d'Arabie saoudite. Une décennie plus tard, les auteurs du rapport relèvent qu'el-Qaëda et les groupes armés qui lui sont affiliés au Pakistan, en Somalie ou au Yémen sont parvenus à créer un embryon de structure de recrutement sur le territoire même des États-Unis. Ils en veulent pour preuve les condamnations judiciaires d'au moins 43 ressortissants américains ou résidents aux États-Unis l'année dernière dans des affaires de terrorisme liées à la mouvance sunnite. Ils reviennent également sur certains cas médiatisés de citoyens ou résidents s'étant rendus à l'étranger pour y suivre un entraînement aux méthodes terroristes. « Au cours de la seule année écoulée, les États-Unis ont pu voir de riches Américains de banlieue ou la progéniture d'immigrés graviter vers le terrorisme », notent-ils, ajoutant que l'idée selon laquelle on pouvait établir un profil-type de terroristes potentiels ne semble plus pertinente.
Parallèlement, ils évoquent une « américanisation » de la structure de commandement d'el-Qaëda et des groupuscules qui appartiennent à la même mouvance. Anwar al-Awlaki, imam né aux États-Unis, est aujourd'hui l'un des chefs d'el-Qaëda dans la péninsule d'Arabie. Il est lié à la tentative d'attentat contre le vol Amsterdam-Detroit le jour de Noël 2009, mais aussi impliqué dans la fusillade de Fort-Hood, au Texas, où un médecin militaire d'origine palestinienne a tué 13 personnes en novembre 2009. Adnan al-Shukrijumah, un Saoudien qui a grandi à Brooklyn et en Floride, est considéré comme l'un des principaux responsables des opérations extérieures d'el-Qaëda. Né à Chicago, David Headley aurait participé pour sa part à l'identification des cibles de l'attaque lancée sur Bombay en novembre 2008 par des commandos liés au Lashkar-e-Taiba pakistanais. « Il y a peu de précédents à ces rôles opérationnels de haut niveau que des Américains jouent actuellement au sein d'el-Qaëda et de groupes affiliés », écrivent Peter Bergen et Bruce Hoffman. Leur rapport met également en lumière les craintes exposées depuis des années par les services américains de renseignements sur la présence de ces résidents ou ressortissants américains à des postes élevés dans la hiérarchie d'el-Qaëda. L'administration Obama a ainsi donné son feu vert à des opérations visant à capturer ou tuer Anwar al-Awlaki et une note confidentielle de la CIA, qui a filtré dans les médias, évoque longuement la valeur de ces citoyens américains pour les groupes terroristes.
Autre évolution de la menace : le risque accru « d'attentats mineurs » contre des cibles difficiles à protéger. Après le 11-Septembre, la communauté du renseignement a pensé, à tort insistent les auteurs du rapport, qu'el-Qaëda tenterait de reproduire des attaques de cette ampleur. Il est aujourd'hui clair que les groupes armés accordent une grande valeur à des attentats moins sophistiqués, moins meurtriers mais plus fréquents et plus faciles à organiser. « Les responsables américains et l'opinion publique devraient réaliser que, selon la loi de la probabilité, el-Qaëda ou un groupe affilié réussira dans les années à venir à mener à bien une attaque de ce genre », écrivent-ils. Si on en analyse la couverture médiatique, même l'échec de Faisal Shahzaf, cet Américain né au Pakistan qui a tenté de faire exploser une voiture piégée en mai à Times Square, peut être considéré comme un succès en termes de propagande, ajoutent-ils. « La meilleure réponse serait de démontrer que nous pouvons résister collectivement et que nous ne nous laisserons pas intimider par des actes de ce type », concluent-ils.

Phil STEWART (Reuters)


Un responsable de l'antiterrorisme tué dans le Caucase

Un haut responsable de la lutte antiterroriste dans le Caucase russe a été tué hier, son véhicule ayant été pris sous le feu d'inconnus au Daguestan, a annoncé le ministère local de l'Intérieur. Les inconnus ont ouvert le feu sur la voiture de Gapal Gadjiëv, chef du département de lutte contre les extrémistes du ministère de l'Intérieur pour le Caucase du Nord, alors qu'il conduisait dans la capitale du Daguestan, Makhatchkala. Le Caucase du Nord est déstabilisé depuis les deux guerres menées par l'armée russe depuis 1994 en Tchétchénie, qui ont dévasté la petite république séparatiste, suscitant la propagation d'une rébellion devenue islamiste.

Les forces tadjikes abattent 20 talibans afghans à la frontière

Les forces de sécurité du Tadjikistan ont annoncé samedi avoir abattu au moins 20 talibans au cours d'affrontements le long de la frontière avec l'Afghanistan. Les talibans étaient au nombre de 40 et plus de la moitié d'entre eux ont été tués au cours de ces combats, sur les îles d'une rivière où se cachaient les activistes, à 210 km au sud de la capitale tadjike, Douchanbe, a-t-on déclaré de source proche des services de sécurité. Un militaire tadjik a été tué. Un grand nombre d'armes ont été retrouvées sur ces îles, ainsi que des tracts extrémistes des talibans, d'el-Qaëda et d'insurgés ouzbeks, a-t-on ajouté.

Karzaï appelle à lutter contre « la source du terrorisme »

Le président afghan Hamid Karzaï a marqué le 9e anniversaire des attentats du 11-Septembre en appelant à se concentrer sur la « source et le berceau du terrorisme », dans une référence apparente au Pakistan et en présentant ses condoléances aux familles des victimes. Le président afghan a affirmé que son pays n'était pas la source du terrorisme. M. Karzaï fait également référence aux « Afghans innocents », victimes de la stratégie de lutte contre les talibans menée depuis 2001. Les talibans ont estimé, eux, que les États-Unis ont perdu toute chance d'instaurer la paix en Afghanistan et n'ont plus d'autre solution que de se retirer sans conditions.

Neuf ans après les attentats du 11-Septembre, le risque terroriste qui pèse sur les États-Unis a changé de nature et la menace est de plus en plus une « menace intérieure », selon un rapport publié vendredi. Cette étude sort dans un moment particulièrement sensible, où les États-Unis...

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