Mais vendre ses produits en Chine reste difficile avec un yuan sous-évalué, face à une puissance économique qui est de plus en plus capable de tout produire. En juillet, le bond des exportations américaines (+1,8 % sur un mois) a été en bonne partie dû à un secteur où la Chine est absente, l'aéronautique. Si les États-Unis veulent rééquilibrer leurs échanges avec la Chine, ils doivent surtout exporter davantage vers le pays le plus peuplé du monde.
« Il serait contre-productif de se polariser juste sur le taux de change. C'est seulement une des pièces du puzzle », disait lundi au Figaro l'économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), Olivier Blanchard. Mais parmi ces pièces, Washington n'en détient presque aucune. « Nous continuons à espérer que, d'une façon ou d'une autre, les réunions entre chefs d'État produiront comme par magie les politiques qui rééquilibreront le commerce mondial », déplorait un des prédécesseurs de M. Blanchard au FMI, Raghuram Rajan, dans une tribune publiée mardi. Le conseiller économique du président Barack Obama, Larry Summers, a fait justement ce jour-là à Pékin l'amère expérience des limites de la diplomatie, quand un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois a dit que son pays s'opposait « résolument à la politisation des sujets économiques » et aux « pressions extérieures » sur sa politique de changes. Face à la réticence de Pékin à accélérer la réévaluation du yuan, le gouvernement américain est repassé à l'offensive mercredi.
« La Chine a commencé ce processus, mais honnêtement n'a pas laissé beaucoup bouger sa monnaie jusqu'ici. (...) Je pense que nous aimerions les voir agir plus rapidement pour laisser le yuan s'apprécier avec le temps sous l'effet des forces du marché », a déclaré le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, lors d'un entretien télévisé. Hier, le yuan était 0,6 % plus cher face au dollar qu'au 19 juin.
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