Adieu Nicolas. Adieu Pimprenelle. Nounours est devenu orphelin et Elvis ne pourra jamais, plus jamais chanter Teddy Bear. Fouillez les lits des enfants, il n'y a plus aucun ours en peluche qui traîne sous leurs draps.
Les p'tits bouts de chou ne rêvent plus. D'ailleurs à quoi et de quoi vont-ils rêver ? Pour rêver, il faut soit avoir alimenté son imaginaire en lisant des livres (oups, raté!), soit manquer de quelque chose et aspirer à l'avoir (oups encore raté ) : deux scénarios qui n'existent plus de nos jours.
Ces mioches qui ne font plus de bêtises (car ils sont devenus tous intelligents) régentent l'économie. Moteurs d'une société de consommation, à peine venus au monde, qu'ils parlent déjà (Look who's talking now). Ils ratent l'avion et démantèlent un réseau de malfrats (Home Alone) à l'adolescence ; les petites filles, elles, ne lisent plus la Comtesse de Ségur mais revendiquent le droit de materner dès qu'elles tombent enceintes (Juno) ou, comble des combles, deviennent démoniaques ou possédées (The Owmen, Exorcist) à l'adolescence.
Y a plus d'enfants. Grâce à la technologie, leur QI mental a triplé, devenu inversement proportionnel à l'intelligence de leur cœur.
Ce sont les gosses qui expliquent à présent à leurs parents le manuel d'emploi de certaines machines. Ce sont ces mêmes garnements qui volent à leur secours quand le couple est en détresse (Parents trap). Ce sont encore ces mignons descendants de Gavroche qui portent les armes et font la guerre.
Mais que font les parents dans tout cet imbroglio ? Où sont-ils ? Pourquoi sont-ils devenus si impuissants ? C'est probablement pour cela que la terre a perdu son équilibre et qu'elle ne tourne plus très rond.
Le marchand de sable ne passera pas. Qu'elle est longue la nuit ! De grâce rendez-nous notre Nicolas et Pimprenelle.