C'est Toto, numéro un japonais des sanitaires, qui a inventé ce concept à la demande du constructeur immobilier Daiwa House. Ses ingénieurs ont mis au point un tube qui sort de la cuvette et recueille un échantillon d'urine pour rechercher le sucre et mesurer votre température. Un pèse-personne encastré dans le sol devant le siège calcule votre poids et un bracelet permet de contrôler la pression sanguine. Les résultats s'affichent sur un écran fixé au mur. « Le modèle actuel transmet automatiquement les données vers votre ordinateur personnel et c'est à vous de les envoyer éventuellement à votre médecin », précise Akiho Suzuki, architecte chez Daiwa House. « La prochaine génération, qui offrira davantage d'analyses, transmettra directement vos données par Internet au médecin ou aux membres de votre famille. » Le prix de cette petite merveille d'électronique, capable de mémoriser les analyses de cinq personnes, oscille entre 350 000 et 500 000 yens (3 200 et 4 500 euros). « Pour l'instant, c'est surtout une clientèle d'âge moyen et avancé. Mais nous espérons que les plus jeunes s'intéresseront davantage à leur santé », indique-t-elle.
Les « toilettes intelligentes » sont bien sûr dotées de toutes les fonctionnalités qui équipent déjà les « washlets », nom générique des toilettes en usage dans plus de 70 % des foyers japonais : bidet, douche anale, séchage, massage par jet, siège chauffant, musique, etc. Dans les modèles les plus récents, le couvercle se lève automatiquement quand on entre dans la pièce. Les hommes peuvent appuyer sur un bouton pour lever le siège, qui se rabat ensuite, avec le couvercle, quand on quitte la pièce. Atsuko Kuno, architecte chez Toto, souligne que ces fonctions ont « une vraie utilité ». « L'ouverture automatique du couvercle a ainsi été conçue à l'origine pour éviter aux personnes âgées de se pencher et pour venir en aide aux jeunes enfants trop petits pour le soulever », rappelle-t-il.
Même chose pour le siège chauffant fabriqué dans un matériau qui évite les déperditions d'énergie. « Au bout d'une semaine, il enregistre les habitudes des utilisateurs et augmente la température aux moments de la journée où les WC sont les plus fréquentés », explique-t-il.
Enfin, les toilettes japonaises ne seraient pas complètes sans la touche « otohime » (littéralement : « princesse du son »), réservée aux femmes, qui déclenche un son de chasse d'eau censé couvrir les bruits gênants. Un modèle portatif existe pour celles qui ne pourraient plus s'en passer en dehors de chez elles.
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