« Beaucoup de gens, moi compris, sont persuadés que sa meilleure chance de remporter l'Open, c'est aujourd'hui », affirme un John McEnroe, élogieux. « Pourquoi est-il n° 1 ? Parce qu'il volleye mieux, mieux même que Federer aujourd'hui. Il a aussi amélioré son service. Il a pris les mesures qui s'imposaient pour devenir un meilleur joueur. Alors oui, je pense que Rafael Nadal peut remporter l'US Open. » Cela intéressera sûrement le Majorquin de savoir qu'un quadruple vainqueur de Flushing Meadows pense cela de lui. Pourtant, stoppé en demi-finale à Toronto la semaine dernière et en quart de finale de Cincinnati, difficile d'affirmer que l'Espagnol est dans les meilleures dispositions pour décrocher son 9e titre du grand chelem à New York. Celui-là même qui lui manque à son palmarès déjà impressionnant du haut de ses 24 ans.
Il faut dire que sa défaite face à Marcos Baghdatis à Cincinnati, qui faisait suite à un dur combat gagné face à Julien Benneteau au tour précédent, n'a pas rassuré les observateurs. Pour l'anecdote, le Chypriote a même empêché Nadal d'atteindre pour la dixième fois d'affilée le dernier carré d'un Masters 1000, ce qui aurait été un record. « Je dois m'améliorer si je vais avoir une chance dans une semaine ou deux à l'US Open, a constaté un n° 1 mondial lucide. Il faut que j'améliore ma confiance en mon revers et mon service. » Sans doute fait-il mention de sa double faute sur une balle de break dans le dernier set face à Baghdatis... Du pain béni pour le Chypriote qui a précipité sa première victoire sur l'Espagnol après six défaites. « J'ai certes fait trop de fautes directes (41 en tout, NDLR), en coups droits surtout, mais ce n'est pas le coup droit mon problème, c'est le revers. » Un aveu aussi sincère que terrible, cette arme étant presque plus essentielle sur le ciment que sur les autres surfaces.
De là à s'alarmer ? Ce serait mal connaître Nadal. « La chose positive est que je termine le tournoi mieux que je ne l'ai commencé. Autre chose, je ne jouais pas bien au début et j'ai quand même réussi à changer la dynamique du jeu en revenant au score (un set partout). À la fin, je servais mieux et j'étais mieux en coup droit. La clé, ça a été quand il y avait 4-4 dans la dernière manche et 30-0 pour moi sur son service, là j'ai manqué deux retours faciles sur second service alors que j'avais le match à ma portée. » Le problème est-il mental alors ? « Non, précise-t-il. Mon jeu peut s'améliorer. J'ai une semaine pour travailler dur pour y arriver. Je sais que je peux le faire. Je vais prendre déjà quelques jours de repos. Nous verrons cela dans deux semaines. » Et ce n'est pas John McEnroe qui dira le contraire.