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Lifestyle - Environnement

Des acrobates australiens pour l'amour de la planète

Cirque écologique, éthique ? Fantaisie acrobatique à portée philosophique ? Alliant virtuosité, inventivité, charme et humour, les Australiens de la compagnie Acrobat, à l'affiche à Paris, interrogent le sens de notre modernité et son impact sur la planète.

Jo-Ann Lancaster et Simon Yates à Paris le 6 août 2010./

Ni lions ni paillettes, pas de chapiteau, d'orchestre... Seulement deux, trois agrès, des instruments de musique, quelques plantes, un vélo et un étendard gris portant étoile verte, dernier rescapé d'un voyage au long cours.
Sur scène, celle du théâtre de la Cité internationale universitaire de Paris jusqu'au 15 août, trois personnages : le père, Simon Yates, la mère, Jo-Ann Lancaster et le fils, Fidel, 6 ans (son frère Grover, 10 ans, le remplace une fois sur deux). Dans l'ombre, deux techniciens, un musicien, Ryan Taplin, Scott Grayland et Tim Barrass.
Fondée il y a dix ans par le couple Yates-Lancaster, originaire de Albury (sur la rive nord de la Murray River, à 550 km de Sydney et 310 km de Melbourne), Acrobat s'est forgée une identité à part, mélange d'époustouflante technique acrobatique et d'une vision très personnelle sur le monde.
À force d'entraînement acharné et d'apprentissage auprès de maîtres venus notamment du cirque russe, Simon et Jo-Ann ont développé un langage artistique qui séduit, particulièrement en Europe. Leurs numéros déclinent une éthique de vie, soucieuse de l'environnement et de l'autre, des rappels à l'ordre humoristiques et poétiques sur le sens de nos actes.
Acrobates fragiles en godillots, collants et chemises de toile, ils déboulent sur scène en êtres maladroits, empêtrés l'un dans l'autre et pourtant si agiles, sortis tout droit d'un film de Chaplin ou de Buster Keaton.
Très vite on entre dans le vif du sujet: la vie et l'absurdité du discours sur ce qu'elle doit être.
"Allume l'air conditionné, protège toi du soleil, occupe toi de ton fils ... Faut-il appliquer une loi ?" égrène Jo-Ann, à moitié nue, une cagoule en forme de lapin sur la tête et une guitare électrique en bandoulière.
Automate bondissant à l'assaut d'un mât central, abruti par une série d'injonctions, salade de pièces et de billets de banque, machine à botter les fesses, sirène assaillie par des sacs en plastique ou funambule tentant d'avaler un petit-déjeuner au-dessus du vide...Les corps, taillés à la scerpe, rivalisent de virtuosité sans jamais se départir d'un grand sens de l'autodérision.
Fidel, petit garçon-ange aux ailes en papier, résume l'affaire : "sois gentil, reconnais tes erreurs, prends un arbre dans tes bras, prends un bûcheron dans tes bras, aime ton prochain, éteins la télé, ne consomme que ce dont tu as besoin....".
"Ce sont des choses avec lesquelles on est tous d'accord mais on les oublie sans arrêt", commente Jo-Ann.
"Artiste de la décroissance ? Oui s'il s'agit de montrer qu'on peut être heureux avec moins. Nous nous référons à l'écologie mais à beaucoup d'autres choses. Je crois que le principe général qui prédomine dans ce spectacle c'est qu'il faut être conscient de nos actes et de leurs effets sur les gens, l'environnement. Il s'agit de rester conscient de cela", ajoute-t-elle.
Après "plus petit, plus pauvre et moins cher" ("smaller, poorer, cheaper"), Acrobat a appelé son nouveau spectacle "Propaganda".
"Pourquoi ? Parce-que c'est de la propagande ! explique Simon. Comme tout ce qu'on dit ou fait pour défendre quelque chose. Mais on peut en rire ! J'utilise le cirque pour faire passer mon message parce que je suis un acrobate".
Ni lions ni paillettes, pas de chapiteau, d'orchestre... Seulement deux, trois agrès, des instruments de musique, quelques plantes, un vélo et un étendard gris portant étoile verte, dernier rescapé d'un voyage au long cours.Sur scène, celle du théâtre de la Cité internationale universitaire de Paris jusqu'au 15...

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