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Lifestyle - Exposition

Sensualité et beauté de la soie

L'écrin du musée de la Soie à Bsous est une fois de plus idéal pour exposer des soieries, comme les trésors retrouvés d'un temps qui ne sera jamais perdu. « D'or et de soie », jusqu'au 31 octobre*, est une invitation au voyage dans les broderies caucasiennes et ottomanes des siècles derniers, puisées dans la collection de Serge Nalbandian.

Une installation signée Jean-Louis Mainguy.Photo Michel Sayegh

La surprise et le plaisir sont à chaque fois intacts... Pour sa neuvième année, le beau musée de la Soie de Bsous ouvre ses portes et ses jardins à des visiteurs ravis.
Il y a d'abord la « Formule joie de vivre », un nom qui lui va si bien, qui propose la terrasse panoramique, la boutique, la cafétéria, la collection de films sur la soie et enfin les ateliers de jardinage proposés aux enfants. Il y a ce jardin magnifique, très justement baptisé « Le jardin des parfums », ses allées cernées de pierres qui mènent au musée de la Soie. Le parfum des fleurs qui comble les sens, la variété de plantes qui caresse l'âme, ou encore le bruit des jeunes qui se prêtent aux diverses activités organisées par l'association Awlad el-Aasser.
Puis il y a le musée qui vit et survit grâce à ses propriétaires Georges et Alexandra Asseily, à l'Association mémoire et développement (AMED) et les collaborateurs et amis. « Moallam » Albert, derrière sa machine à tisser, fidèle au poste depuis plus de 60 ans et qui dit avec un petit sourire coquin : « J'ai commencé comme mécanicien chez les Asseily après avoir achevé mes études à Sanayeh en 1948. On m'appelait le Don Juan, j'étais
beau ! Mon grand-père, poursuit-il en pointant le doigt vers la grande photo d'un groupe d'hommes accrochée sur le mur du musée, c'est celui qui porte le tarbouche, avec la grande moustache. Il m'emmenait avec lui quand j'avais 3 ans. C'est ainsi que j'ai appris le métier. » L'écomusée qui permet au visiteur, avec un guide s'il le désire, de suivre toutes les étapes pour obtenir la soie naturelle, l'installation permanente de soies de Madagascar et enfin les expositions ponctuelles. Cette année, cette dernière est consacrée à la collection personnelle de broderies caucasiennes et ottomanes (XVIIIe au début du XXe siècle) appartenant à Serge Nalbandian.

Or, soie et symboles
Cinquième génération d'une famille qui pratique depuis 1792 le commerce des tapis et des textiles anciens brodés, Serge Nalbandian, expert en la matière et passionné, raconte : « C'est là une partie de ma collection privée, qui représente 10 % du lot que je possède, constitué au cours de mes nombreux voyages. Jean-Louis Mainguy s'est chargé du choix et de la mise en place de ces pièces acquises, toutes, sur un coup de cœur. » Une magnifique scénographie que l'architecte d'intérieur, magicien et fou de matières nobles, a signée, comme chaque année, avec le même talent subtil et raffiné.
Pas d'ordre chronologique dans la mise en place, mais des couleurs et une harmonie d'ensemble qui mettent en valeur l'originalité de chaque textile, l'éclat des couleurs et la beauté des objets, tables mamelouks, têtes d'étendards, narguilés en argent, meubles en cuivre gravé et cristal de Bohême. Le tout bercé par une très belle musique qui s'accorde avec le silence des lieux.
« Les thèmes sont principalement religieux, islamiques et chrétiens, ou en relation avec des cérémonies diverses, mariages, décès », nous explique Mona Sader Issa, membre de l'association AMED. En parfaite guide, c'est elle qui va nous expliquer le travail de certaines pièces, la finesse des broderies et la noblesse des soieries. Panneaux en velours de soie, bordés ou pas, étoles de prêtre, arches de prière, couvertures ottomanes, brocards de soie, dessus de coussins, rideaux pour portes de tombes ou tenture ottomane, le voyage visuel et sensoriel à travers des textures, des motifs sacrés ou floraux, permet la découverte d'une période riche et raffinée.
En repartant, le visiteur gardera en mémoire la finesse et la sensualité des textiles, la justesse de la mise en scène, mais également la parfaite simplicité de la composition des jardins et la magie des deux ambiances lorsqu'elles se rencontrent ainsi.
Un moment à faire et refaire, chaque année, pour des étés et des automnes colorés, différemment...

*Ouvert tous les jours sauf le lundi, de 10 heures à 18 heures, ou sur rendez-vous.
La surprise et le plaisir sont à chaque fois intacts... Pour sa neuvième année, le beau musée de la Soie de Bsous ouvre ses portes et ses jardins à des visiteurs ravis.Il y a d'abord la « Formule joie de vivre », un nom qui lui va si bien, qui propose la terrasse panoramique, la boutique, la cafétéria, la collection...

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