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Liban - Société

Des raisons socioculturelles retardent la pleine participation des femmes à la politique

 « Femmes et politique, femmes en politique », tel a été le cœur du sujet vendredi, lors d'une conférence sur les femmes et la participation politique, organisée par le Collectif de recherche et formation au développement. Une action en partenariat avec l'Unifem (Fonds de développement des Nations unies pour la femme) et WLP International (Women's Learning Partnership).

Prenant pour base les résultats des élections municipales de 2004 et 2010, études et témoignages se sont relayés pour dresser un bilan sur la réalité des femmes en politique. Selon les statistiques présentées, elles représentaient 2,02 % des élus aux municipalités en 2004, pour atteindre 4,70 % en 2010, ce qui, même à l'échelle des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, se révèle être bien bas.
Outre ce faible succès aux élections, un autre malaise a été pointé du doigt : « Les femmes, même une fois élues, ne viennent pas avec un véritable projet politique. Elles œuvrent dans le domaine social comme en continuité de leur ancienne activité », explique Nathalie Chemaly. Cette étude statistique, réalisée sur un échantillon de 16 municipalités de toutes les régions, a regroupé des femmes qualifiées, de toutes confessions, situations socio-économiques, et de tous âges et professions.
« Il y a indubitablement une confiance qui n'est pas développée chez nos femmes, une mentalité de soumission qu'il faut combattre. Il faudrait qu'une femme élue vienne avec des idées solides, un véritable projet politique et qu'elle soit dynamique pour ne pas rester dans la minorité », estime pour sa part Rouba Farès, élue récemment à la municipalité de Beyno-Kboula dans le Akkar.
L'absence des femmes dans le champ politique libanais puise sa source à partir de plusieurs raisons. Selon Fatima Sbaity Kassem, ancienne directrice du Centre pour les femmes de l'Escwa et actuelle chercheuse invitée à l'Université de Columbia : « Il faut d'abord que l'éducation des hommes et des femmes au partage du pouvoir passe par la cellule familiale. Les femmes doivent s'imposer et ne pas laisser le modèle patriarcal triompher partout. Elles doivent être également actives sur le plan politique, rejoindre des partis, travailler dur et montrer qu'elles sont compétentes pour atteindre l'égalité. »
Et cette égalité ne peut se réaliser sans l'établissement d'une parité électorale, ce qui semble encore lointain au Liban où la conjonction des quotas confessionnels et géographiques complique déjà le système politique.
Cependant, cela ne semble pas représenter outre mesure un problème insurmontable, selon le statisticien Kamal Féghali : « Des projets de loi électorale ont été proposés en 2005 et 2009, visant à doubler les quotas existants par un quota de genres. Les sièges seraient répartis selon les accords confessionnels et, proportionnellement aux sièges accordés, un certain pourcentage de femmes figurerait. » Ce quota était de 20 % dans la proposition de loi qui a précédé les municipales de 2010 et qui n'a pas abouti.
« La situation est décevante, estime, quant à elle, Mme Sbaity Kassem. Au Liban, nous avons pourtant le plus haut profil socio-économique féminin : dans le secteur privé, 40 à 50 % des organes décisionnels ont des femmes à leur tête, sans parler des universités où elles brillent avec un indice de 1,2. Mais mieux que d'arriver au haut de l'échelle dans le secteur économique, il faudrait qu'une fois reconnues pour leurs compétences, elles s'engagent en politique et que la population soit prête à les élire. »
« Le chemin est encore long, mais nous restons optimistes », dit-elle toutefois avec un sourire confiant.
Prenant pour base les résultats des élections municipales de 2004 et 2010, études et témoignages se sont relayés pour dresser un bilan sur la réalité des femmes en politique. Selon les statistiques présentées, elles représentaient 2,02 % des élus aux municipalités en 2004, pour atteindre 4,70 % en 2010,...
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