Après deux albums, trois ans d'absence et une multitude de singles inoubliables, le leader des «Blur», le Britannique Damon Albarn, retourne pour offrir ce merveilleux album, Plastic Beach, dont la formation en jouera la majorité des titres.
Déboussolant !
Le voyage est «trippant», mais quel voyage! Dès la première chanson, que l'on connaisse ou non, que l'on soit parmi les «addicted» ou non des Gorillaz - à bien prononcer avec un z, non avec un «s», contrairement à ce qu'avait recommandé Lisa à propos de son nom - , on y adhère immédiatement. Comme un effet ventouse. Avec 2D, Murdoc, Noodle et Russle, ces personnages cartoonesques créés il y a une dizaine d'années par Jamie Hewlett (le dessinateur de Tank Girl et complice du Britannique Damon Albarn), le public va voguer vers des terres inconnues, poussé par des airs...marins. En effet, musiciens et chanteurs, habillés en mousses, moussaillons ou capitaines, dériveront sur des rivages musicaux inexplorés.
Après l'orchestral Orchestral intro avec l'ensemble Sinfonia Viva, dont les cuivres et violons font larguer les amarres, le public est déjà surchauffé. Il ne tardera pas à surfer sur des vagues énormes lorsque Kano et Bashy, rappeurs transfuges, se font annoncer par les percussions très orientales de l'Orchestre symphonique libanais pour interpréter White Flag (à rappeler qu'Albarn était venu à Beyrouth l'an dernier pour poser les premiers jalons). Mais c'est un mirage qui attend l'auditeur déjà conquis. Des noms comme Mick Jones et Paul Simonon, Mos Def, De La Soul et Bobby Womack (entres autres) se profilent à l'horizon. Ce dernier, avec son beat époustouflant, fera surgir Stylo qui sera suivi par d'autres tonalités aussi funky qu'élégantes avec Superfast Jellyfish et Empire Ants du groupe suédois Little Dragon. Tout ce petit monde, si savamment orchestré par le génialissime Albarn qui a su se mettre de côté discrètement et laisser les autres investir la place, continuera ce périple sur fond de cartoons. L'immense frégate tanguera de nouveau sur les rythmes sonores de Pirate Jet avant d'accoster sur cette superbe Melancoly Hill et d'autres titres extraits d'albums antécédents comme Eastwood.
Un nouveau monde de «ouf» (fou) diront ces jeunes qui étaient comme des poissons dans l'eau sur cette scène virtuelle, mais ô combien réelle. Un monde d'où l'on sort rafraîchi et vivifié.
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