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Culture - Festival de Byblos

La déferlante Gorillaz

Une folie indomptable s'est emparée de Jbeil lorsque, devant une marée humaine de plus de cinq mille personnes, le groupe Gorillaz a investi les lieux. Un rendez-vous incomparable avec la formation la plus atypique du troisième millénaire.

Embarquement sur le navire Gorillaz vers des plages de sonorités différentes.(Press Photo)

Embarquement immédiat à bord de cette galère voire de cette réale vers Plastic Beach. Sur cette embarcation se sont amassés spectateurs debout, assis, gesticulant, chantant, dansant, hurlant, et certainement la déferlante Gorillaz formée de plus d'une vingtaine ou plutôt trente (on ne sait pas trop autant qu'il y avait foule sur scène). C'est la voix de Snoop Dogg - aux commandes du navire et apparaissant sur écran télévisé - qui annonce la bienvenue dans cet îlot paradisiaque et virtuel. Et ce mot plastique qui évoquera tout au long des refrains les sociétés de consommation modernes et leurs produits gélatineux. C'est bel et bien ça Gorillaz, comme une jam-session où des artistes d'univers différents évoluent sur scène comme dans une sorte d'improvisation, de dialogue spontané, alors qu'on sait pertinemment que cette formation à grand spectacle se targue de gros matériel, d'instruments fabuleux, une présence scénique bien élaborée.
Après deux albums, trois ans d'absence et une multitude de singles inoubliables, le leader des «Blur», le Britannique Damon Albarn, retourne pour offrir ce merveilleux album, Plastic Beach, dont la formation en jouera la majorité des titres.

Déboussolant !
Le voyage est «trippant», mais quel voyage! Dès la première chanson, que l'on connaisse ou non, que l'on soit parmi les «addicted» ou non des Gorillaz - à bien prononcer avec un z, non avec un «s», contrairement à ce qu'avait recommandé Lisa à propos de son nom - , on y adhère immédiatement. Comme un effet ventouse. Avec 2D, Murdoc, Noodle et Russle, ces personnages cartoonesques créés il y a une dizaine d'années par Jamie Hewlett (le dessinateur de Tank Girl et complice du Britannique Damon Albarn), le public va voguer vers des terres inconnues, poussé par des airs...marins. En effet, musiciens et chanteurs, habillés en mousses, moussaillons ou capitaines, dériveront sur des rivages musicaux inexplorés.
Après l'orchestral Orchestral intro avec l'ensemble Sinfonia Viva, dont les cuivres et violons font larguer les amarres, le public est déjà surchauffé. Il ne tardera pas à surfer sur des vagues énormes lorsque Kano et Bashy, rappeurs transfuges, se font annoncer par les percussions très orientales de l'Orchestre symphonique libanais pour interpréter White Flag (à rappeler qu'Albarn était venu à Beyrouth l'an dernier pour poser les premiers jalons). Mais c'est un mirage qui attend l'auditeur déjà conquis. Des noms comme Mick Jones et Paul Simonon, Mos Def, De La Soul et Bobby Womack (entres autres) se profilent à l'horizon. Ce dernier, avec son beat époustouflant, fera surgir Stylo qui sera suivi par d'autres tonalités aussi funky qu'élégantes avec Superfast Jellyfish et Empire Ants du groupe suédois Little Dragon. Tout ce petit monde, si savamment orchestré par le génialissime Albarn qui a su se mettre de côté discrètement et laisser les autres investir la place, continuera ce périple sur fond de cartoons. L'immense frégate tanguera de nouveau sur les rythmes sonores de Pirate Jet avant d'accoster sur cette superbe Melancoly Hill et d'autres titres extraits d'albums antécédents comme Eastwood.
Un nouveau monde de «ouf» (fou) diront ces jeunes qui étaient comme des poissons dans l'eau sur cette scène virtuelle, mais ô combien réelle. Un monde d'où l'on sort rafraîchi et vivifié.
Embarquement immédiat à bord de cette galère voire de cette réale vers Plastic Beach. Sur cette embarcation se sont amassés spectateurs debout, assis, gesticulant, chantant, dansant, hurlant, et certainement la déferlante Gorillaz formée de plus d'une vingtaine ou plutôt trente (on ne sait pas trop autant qu'il y avait foule sur...

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