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Liban - Interview

Aftimos dresse un bilan positif de son mandat à la tête de l’ordre des médecins

L'ancien président de l'ordre des médecins, Georges Aftimos, dresse à « L'Orient-Le Jour » un bilan de son mandat. Un bilan qu'il juge « positif » et au cours duquel il a « réussi à réaliser plusieurs choses ».

Le Dr Georges Aftimos : « Ce que j’ai fait concernant le dossier de la Maison du médecin est un exploit. Je suis prêt à défendre la décision que j’avais prise. »

« Je suis fier de ce que j'ai fait. J'ai réussi à réaliser plusieurs choses. » C'est ainsi que le Dr Georges Aftimos résume les trois années de son mandat à la tête de l'ordre des médecins.
Tout d'abord, la Maison du médecin. Depuis près d'une décennie, ce dossier fait couler de l'encre et se retrouve sur le tapis à chaque changement de direction à la tête de l'ordre. On parle de 4,5 millions de dollars de gaspillage. « Cette maison est une fierté pour le médecin, affirme le Dr Aftimos. Le gros problème c'est la politisation de ce dossier qui n'avait pas de bases scientifiques et législatives valides. À l'origine du problème, la différence de prix entre la Maison du médecin qui a coûté 11 millions de dollars et celle de l'avocat dont la construction n'en a nécessité que 5 millions. Or il ne s'agit pas de la même qualité de travail. »
Un procès a été intenté par « un ancien président de l'ordre » contre un collègue qui, à l'époque de la construction de la Maison de médecin, était à la tête de l'ordre, ainsi que contre l'ingénieur qui supervisait le projet et l'une des deux sociétés qui exécutaient le projet, la deuxième société ayant été écartée « parce qu'elle avait régularisé sa situation ». « Un rapport de 300 pages préparé par un comité d'experts a été présenté dans ce cadre, poursuit le Dr Aftimos. On parlait de 4,5 millions de dollars de gaspillage, or dans le rapport il n'a jamais été question de cette somme. De plus et malgré tout ce qui a été dit, la décision d'intenter le procès a été prise au sein du conseil d'administration de l'ordre et lors d'une assemblée générale. Or à l'époque, le conseil de l'ordre était divisé. Et des doutes persistent encore sur le quorum et le nombre de personnes qui ont voté en faveur de ce procès. »
Lorsque le Dr Aftimos est entré en fonction, le procès était déjà en cours. En étudiant le dossier, il a su que « le magistrat ne pouvait pas se prononcer sans avoir trouvé une intention criminelle ». Entre-temps, « le dossier a été déféré devant le parquet qui, dans son réquisitoire, ne considérait pas non plus qu'il y avait une intention criminelle ». « Le dossier devait de nouveau être déféré au juge d'instruction, poursuit-il. L'ordre ne pouvait pas entrer en litige parce qu'il ne pouvait pas en sortir vainqueur, d'autant que nous devions encore à l'entrepreneur près de 1,8 million de dollars. De ce fait, avec l'aide de médiateurs, nous avons réussi à trouver un terrain d'entente avec ce dernier qui a accepté d'abandonner sa requête. Donc, malgré tout ce qu'on raconte, j'ai fini par clore le dossier et par économiser 1,8 million de dollars. »
Par ailleurs, le bâtiment était délaissé depuis neuf ans et n'avait aucune maintenance, parce qu'il n'avait pas été remis à l'ordre d'une manière officielle. « J'ai remédié au problème et j'ai même complété les cinquième et sixième étages qui pourront être exploités », souligne le Dr Aftimos. Une décision qui a été contestée par certains candidats aux dernières élections de l'ordre. « J'estime que ce que j'ai fait concernant ce dossier est un exploit, d'autant que la société qui a étudié le dossier m'a affirmé que l'on ne pouvait pas gagner le procès, indique-t-il. Personnellement, je suis prêt à défendre la décision que j'avais prise. »
Et de poursuivre : « La Maison du médecin est un projet continu. Si ce bâtiment n'est pas bien exploité, nous serions en train de créer tous les jours un problème. En effet, il y a quatre ans, les rentrées de cette institution étaient de l'ordre de 17 millions de LL. L'année dernière, elles ont dépassé les 260 millions de LL, à cause principalement des conférences et des congrès qui y ont été organisés. »

La couverture sociale
Vient ensuite l'amélioration de la situation financière de l'ordre. « Lorsque j'ai été élu à la tête de l'ordre, les caisses renfermaient 8 milliards de LL, note-t-il. Aujourd'hui, elles renferment 16 millions, malgré toutes les dépenses consenties pour la réhabilitation du bâtiment et pour résoudre certains problèmes financiers, dont les sommes dues aux employés. »
Le troisième volet reste la couverture sociale du médecin. « Il y a près de dix ans, le médecin était tenu d'adhérer à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) afin de pouvoir bénéficier de la couverture sociale, rappelle le Dr Aftimos. Une période de confusion a régné, parce que les prestations de la CNSS n'étaient pas suffisantes. Certains médecins ne se sont pas conformés alors qu'il s'agissait d'une mesure obligatoire. » En 2004, le projet a été amendé, les prestations ont ainsi été accrues, et la cotisation mensuelle est passée de 60 000 LL à 99 0000 LL. « Certains médecins étaient inscrits, mais ne payaient pas leurs cotisations, poursuit le Dr Aftimos. Ils ont ainsi dû effectuer un versement rétroactif, sachant que des amendes ont été imposées aux arriérés des sommes dues. Au début de mon mandat, certains médecins devaient 8 millions de LL à la CNSS, une grande partie n'avait rien payé encore et d'autres ne bénéficiaient pas d'une couverture sociale. J'ai négocié avec la CNSS et nous avons convenu d'échelonner les sommes dues par les médecins sur une période de cinq ans, et on a prolongé à deux reprises l'application de cette mesure. De même, les amendes et les arriérés ont été relégués à la dernière traite sachant qu'ils constituent la moitié de la somme. J'ai même pu obtenir un engagement de la part du président de la Chambre, Nabih Berry, des députés et de la CNSS d'abolir ces amendes et arriérés dans le cadre d'une loi. Ce texte de loi était inscrit à l'ordre du jour du Parlement, mais en raison des événements qui ont secoué le pays à la fin du mandat dernier, il est tombé en désuétude parce qu'il était revêtu du caractère de double urgence. Nous avons donc été contraints de le présenter une deuxième fois et j'espère que le nouveau président de l'ordre pourra suivre ce dossier. Mais à ce jour, certains praticiens ne se sont toujours pas conformés à cette mesure, ce qui nous empêche d'améliorer la couverture sociale du médecin, sachant que la caisse du médecin à la CNSS est la seule parmi les autres caisses à être excédentaire. »

La retraite et la formation continue
À cela s'ajoute la formation médicale continue. « Dès le premier jour de mon mandat, j'ai œuvré pour améliorer le statut du médecin, insiste le Dr Aftimos. Or cela n'est pas possible s'il ne s'enrichit pas sur le plan médical. J'ai ainsi créé, avec le soutien de la Fondation humanitaire al-Walid ben Talal, la bibliothèque électronique. J'ai également mis sur les rails le projet de la formation médicale continue. Ce projet a été déjà approuvé par la commission parlementaire de la santé et doit être voté au Parlement. Selon ce texte, les médecins généralistes doivent accumuler 75 points en formation continue en cinq ans et les spécialistes 150 points durant cette même période pour pouvoir continuer à exercer. Par ailleurs, j'ai initié avec l'École supérieure des affaires (ESA) un projet pour l'évaluation des prestations médicales pour avoir une médecine basée sur l'évidence. J'espère que le nouveau président suivra de près ces deux projets également. »
« Je suis fier de ce que j'ai fait. J'ai réussi à réaliser plusieurs choses. » C'est ainsi que le Dr Georges Aftimos résume les trois années de son mandat à la tête de l'ordre des médecins.Tout d'abord, la Maison du médecin. Depuis près d'une décennie, ce dossier fait couler de l'encre et se retrouve...
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