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Culture - Concert

Hommage à Chopin et senteurs latino-ibériques

Présentée conjointement par l'institut Cervantès et l'ambassade d'Uruguay, Raquel Boldorini a donné un concert de piano à l'Assembly-Hall (AUB).

Raquel Boldorini, une «aristocrate du clavier». (Sami Ayad)

La pianiste Raquel Boldorini a offert un bouquet de partitions à senteurs latino-ibériques ainsi qu'un vibrant hommage à Chopin dans le cadre d'un bicentenaire fastueusement célébré dans le monde.
Robe longue noire et cheveux blonds coupés court pour Raquel Boldorini, née à Montevideo et considérée comme une «aristocrate du clavier» par la presse étrangère.
Public plutôt maigre pour un menu riche, dense et éclectique incluant des pages de Padre Soler, Frédéric Chopin, Edouardo Fabini, Beatriz Lockhart et Lemarque Pons.
Si la poésie et le romantisme du pèlerin polonais sont bien connus de l'auditoire, les compositeurs latino-ibériques sont ici un moment de découverte et de révélation où rythmes, cadences et mélodies ont des fragrances inédites, ensoleillées et parfois même sensuelles...
Ouverture avec deux sonates de Padre Antonio Soler, sous influence absolument
«scarlatienne»...
Non, pas de ferveur ni de piété pour l'inspiration d'un «révérend» du XVII siècle qui côtoya Scarlatti à la cour d'Espagne, mais des notes vives et en contre-pointes, furtives et serrées comme mailles fines pour deux opus élégants, prestement enlevés et pétillants.
Suivent, comme un coffret à trésors, les 24 Préludes de Chopin. Brèves, douces, passionnées, diaphanes, romantiques, rêveuses, vaguement mélancoliques, intenses sont ces narrations écrites en partie à Valdemossa à Majorque durant l'idylle avec George Sand.
Narrations allant d'une trentaine de secondes à deux minutes, en différentes tonalités, suivant le cycle des quintes, où les notes fluides et volatiles, illuminées et irisées, s'échappent souvent comme une bande d'insaisissables papillons. Des papillons qui volent comme pour échapper à la prison d'un cruel coup de filet.
Changement de ton, d'atmosphère et de cadence avec l'Estudio arpegiado d'Edouardo Fabini. Arpèges et chromatismes tout en harmonie éthérée et éolienne pour cette cataracte de notes parfois douces comme des étoiles filantes. Une soyeuse et impalpable caresse pour une tendresse
inavouée.
Plus franchement «uruguayen» est le Tango Orilla Este de Beatriz Lockhart avec ses cadences chaloupées, ses accords corsés, ses premières mesures qui respirent le corps-à-corps sensuel et adroit, et sa mélodie chevillée aux pieds d'un couple en transe de
mouvements.
Pour conclure, une danse Milonga El encargado de Lemarque Pons qui n'est pas sans rappeler les scintillements et le feu d'artifice de Scaramouche de Darius Milhaud.
Longue salve d'applaudissements pour une prestation sans entracte, donnée d'une seule traite et avec beaucoup de sentiment. Et un recueillement absolu, aussi bien du côté de l'auditoire que de l'artiste sur scène.
La pianiste Raquel Boldorini a offert un bouquet de partitions à senteurs latino-ibériques ainsi qu'un vibrant hommage à Chopin dans le cadre d'un bicentenaire fastueusement célébré dans le monde.Robe longue noire et cheveux blonds coupés court pour Raquel Boldorini, née à Montevideo et considérée comme une...

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