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Santé

De la drogue aux rapports sexuels, le sida se propage en Ukraine

Pendant des années, le sida se propageait en Ukraine essentiellement via la consommation de drogue. La situation a changé en 2008. Photo Sergei Supinsky/AFP

« Je ne suis pas un toxicomane! », s'exclame Andri. Ce jeune Ukrainien, père d'un enfant, a contracté le VIH lors d'une relation d'un soir, comme nombre d'autres personnes en Ukraine, où les rapports hétérosexuels sont devenus la première voie de transmission de l'épidémie du sida, écrit Ania Tsoukanova, de l'AFP.
Avec une prévalence du VIH parmi les adultes de 1,11% en 2009, l'Ukraine, une ex-république soviétique de 46 millions d'habitants, est un des pays d'Europe les plus touchés par ce fléau. Pendant des années, la maladie s'y propageait essentiellement via la consommation de drogue, mais cette situation a changé en 2008. Depuis, la part des Ukrainiens ayant contracté le virus lors de rapports sexuels dépasse celle de ceux qui ont été contaminés par injection intraveineuse (43% contre 35% respectivement en 2009, selon les statistiques officielles).
L'épidémie, qui reste encore concentrée parmi les groupes vulnérables - toxicomanes, prostituées, homosexuels - risque de s'étendre au reste de la population du pays, préviennent les experts. «Il y a déjà des signes d'une généralisation», s'alarme Svitlana Antoniak, responsable de la Clinique nationale pour séropositifs.
En janvier dernier, 101000 Ukrainiens vivaient avec le VIH, selon les chiffres officiels. Mais le dernier rapport national réalisé par le ministère de la Santé pour l'Onusida estime que leur nombre réel est bien supérieur, l'évaluant à 360000. Une situation à haut risque, «seulement un séropositif sur quatre» en Ukraine étant conscient de son état, souligne le document.
Tetiana Dechko, une responsable de la branche ukrainienne de l'ONG internationale Alliance VIH/sida, décrit la façon dont de plus en plus de gens sont contaminés par le VIH: «Un toxicomane ignorant sa séropositivité a une relation avec une femme, qui elle-même ignore probablement que son partenaire consomme de la drogue.» C'est ainsi qu'Andri a été contaminé : il a eu une relation sans lendemain avec un ancien amour, qu'il soupçonne aujourd'hui d'être une toxicomane. « J'ai vu des traces de piqûres sur ses bras, mais elle m'avait dit qu'elle venait de sortir de l'hôpital», dit ce bel homme de 32 ans, dont le diagnostic a été fait au début de l'année.
Malgré le danger, la majeure partie des Ukrainiens font la sourde oreille aux campagnes de sensibilisation et continuent de considérer le sida comme une maladie des couches défavorisées de la population, ignorant de fait très souvent le préservatif. «Le préservatif est souvent perçu comme un signe de méfiance à l'égard du partenaire», explique Mme Dechko.
Aujourd'hui, 16000 Ukrainiens reçoivent un traitement antirétroviral. Cette thérapie a contribué à la première baisse (-2,6%) du taux de mortalité parmi les séropositifs en Ukraine l'an dernier, alors que le sida y avait déjà tué près de 19000 personnes depuis 1987. Mais les fonds manquent : au moins 7500 autres patients ont besoin de ces médicaments et figurent sur la liste d'attente.
Si la progression de l'épidémie se ralentit (+5,7% des nouveaux cas en 2009 contre +10,5% en 2007) permettant aux autorités d'évoquer une « certaine stabilisation», elle est loin d'être maîtrisée. «Nous avons extrêmement besoin de l'aide de donateurs », reconnaît Svitlana Tcherenko, chef du Comité d'État pour la lutte antisida.
« Je ne suis pas un toxicomane! », s'exclame Andri. Ce jeune Ukrainien, père d'un enfant, a contracté le VIH lors d'une relation d'un soir, comme nombre d'autres personnes en Ukraine, où les rapports hétérosexuels sont devenus la première voie de transmission de l'épidémie du sida, écrit Ania...

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