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Liban - Société

« Je viens d’un endroit merveilleux », ou la vie quotidienne d’un réfugié

 « I come from a beautiful place », ou « Je viens d'un endroit merveilleux », est un film signé Carol Mansour pour le compte du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Carol Mansour a plusieurs documentaires et courts métrages à son actif, dont certains primés dans des festivals internationaux.

I come from a beautiful place (« Je viens d'un endroit merveilleux ») sera projeté demain jeudi, à 19 heures, au théâtre Babel. Le documentaire de 32 minutes a été filmé par Carol Mansour, produit par Forward Film Production et financé par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Le film retrace quatre histoires de refugiés originaires d'Irak et du Darfour et qui attendent au Liban leur relocalisation en Europe ou aux États-Unis.
Ces histoires à quatre voix se recoupent et deviennent une, avec un seul fil conducteur, une seule émotion. En fait, il n'y a qu'une seule histoire, celle d'une personne qui se voit obligée de partir de chez elle pour survivre et faire face au quotidien dans la précarité de l'exil.
Le film retrace l'histoire de Hana, une réfugiée irakienne dont le mari a été porté disparu à Bagdad. Hana, qui a vécu au Liban dans une maison plus que modeste, partageant un petit appartement avec sa mère, sa sœur et ses frères, parle de sa vie avant l'exil. Dans un petit appartement libanais rongé par la moisissure, elle montre son carnet d'épargne, celui qu'elle utilisait souvent avant de quitter Bagdad. Elle montre des photos d'un couple heureux, les siennes avec son mari disparu. Hana, qui se demande de quelle manière elle arrive à poursuivre sa vie, a été relocalisée dans un pays d'accueil en Europe ; elle a rejoint ses frères, partis avant elle du Moyen-Orient, mais elle a gardé sa mère et sa sœur au Liban.
Haidar est lui aussi irakien. Il a vécu la torture à Bagdad. Il a quitté son pays pour le Liban. Mais avec la guerre de 2006, il a décidé de repartir en Irak car il n'a pas réussi à trouver la sécurité au Liban. Arrivé chez lui, il voit que sa maison a été transformée en caserne. Il revit des tortures et des morts, celles notamment de personnes égorgées devant lui.
Il y a aussi un troisième réfugié, qui veut préserver l'anonymat et qui vient du Darfour. Il attend un départ imminent aux États Unis. Celui-là a tout perdu. Il a vu mourir sa mère et ses six frères et sœurs, mais il cherche toujours sa petite sœur qu'il a perdue alors qu'elle avait sept ans. Même s'il part aux États-Unis, son seul espoir, sa seule raison de vivre, restera de la retrouver.
Sara et son frère Houssan ont été séparés de leur mère et sont arrivés au Liban d'Irak avec leur père qui les a obligés à travailler. Malgré tous les problèmes qu'elle est parvenue tant bien que mal à surmonter, Sarah garde l'espoir en un meilleur avenir

Un appel à la tolérance
I come from a beautiful place est un film qui jette la lumière sur le travail d'accueil et de relocalisation effectué par le HCR et cela sans jamais citer l'organisation onusienne.
« J'ai voulu montrer dans mon film que chacun de nous peut devenir réfugié. J'ai voulu dire aux Libanais que cela peut vous arriver aussi, d'ailleurs nous avons été réfugiés en 1975, peut-être que nous avions quitté le Liban en ayant un peu d'argent. À travers mon film, j'ai voulu lancer un appel à la tolérance, indique Carole Mansour. J'ai voulu dire à mes compatriotes que les réfugiés n'ont pas choisi de venir au Liban mais qu'ils étaient obligés de le faire, qu'ils avaient des vies avant d'atterrir à Beyrouth », ajoute-t-elle.
« Je peux m'identifier aux réfugiés parce que moi aussi j'ai peur de perdre mon pays. D'ailleurs, tous les jours je sens que le Liban que je connais est en train de me glisser entre les doigts, dit-elle. Tous mes films sont porteurs d'un message. C'est comme si, à ma façon, je voulais montrer à ceux qui ont plus de chance la misère humaine. Mes films constituent pour moi la seule façon de changer les choses », note encore Carol Mansour.
Film à petit budget, I come from a beautiful place a nécessité trois mois de travail. Le HCR a présenté les divers cas dont il dispose à l'artiste, qui est déjà familière avec le travail de l'institution onusienne.
Carol Mansour, qui effectue un travail de création et de production auprès de diverses agences onusiennes et organisations non gouvernementales, a déjà plusieurs documentaires et courts métrages à son actif, notamment 100 % asphalte sur les enfants des rues, Un été à ne pas oublier, sur la guerre de 2006, et Maid in Lebanon, sur la situation des domestiques étrangères au Liban. Ses films ont été projetés et primés dans plusieurs festivals à l'étranger, notamment à Palerme.

I come from a beautiful place (« Je viens d'un endroit merveilleux ») sera projeté demain jeudi, à 19 heures, au théâtre Babel. Le documentaire de 32 minutes a été filmé par Carol Mansour, produit par Forward Film Production et financé par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).Le...

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