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La Turquie et les pétroliers réunis pour gérer le trafic dans les détroits

Les autorités turques et une vingtaine de géants du pétrole ont discuté jeudi à Istanbul des moyens de réduire les risques environnementaux et humains liés au franchissement des détroits du Bosphore et des Dardanelles par un nombre sans cesse croissant de tankers.
"En 2009, 51.424 navires ont franchi le détroit du Bosphore, qui traverse Istanbul, dont une forte proportion de tankers. C'est quatre fois plus que le détroit de Panama, trois fois plus que Suez", s'est exclamé le ministre turc de l'Environnement Veysel Eroglu à l'issue de la rencontre.
"Désormais, les détroits (...) ne peuvent absolument plus supporter un accroissement du trafic des tankers et des cargos. Les risques d'accident, d'accident environnemental, sont évidents", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Au cours de la réunion, les autorités turques ont présenté aux compagnies pétrolières --parmi lesquelles figuraient BP, Chevron, ENI, Exxonmobil, Shell, Total ou encore Transneft-- des alternatives terrestres au franchissement des détroits.
Les projets d'oléoducs Samsun-Ceyhan (entre le nord et le sud de la Turquie) et Bourgas-Alexandropolis (respectivement dans le sud-est de la Bulgarie et le nord-est de la Grèce) pourraient ainsi absorber quelque 50 millions de tonnes de pétrole par an, soit un tiers du volume transitant par les détroits, a estimé le ministre de l'Energie Taner Yildiz.
Le ministre a évalué à "trois ou quatre ans" le temps nécessaire pour construire les nouveaux oléoducs, et donc assister à un désengorgement des détroits.
La création avec les entreprises d'un fonds pour couvrir les frais d'une éventuelle catastrophe, initialement envisagée par Ankara, n'a en revanche pas été discutée, a-t-il indiqué.
"Le plus important, c'est que nous nous sommes entendus avec les firmes sur l'existence du problème (...) Nous avons lancé un processus", a souligné M. Yildiz.
"C'est le début d'un processus où tout le monde partage le même objectif: la sécurité des détroits", a commenté Laurent Rusceckas, du cabinet IHS-CERA, spécialisé dans le conseil aux compagnies pétrolières, tout en soulignant que l'enjeu pour la Turquie serait d'obtenir le soutien de tous les pétroliers.
"Il n'est pas possible d'avoir une situation où il y a des compagnies qui s'engagent à utiliser les oléoducs de contournement et d'autres qui disent merci beaucoup d'avoir réglé le problème et qui continuent d'utiliser les détroits. Ce n'est pas acceptable", a affirmé M. Rusceskas à des journalistes.
Quatrième bras de mer le plus fréquenté au monde, le Bosphore traverse Istanbul, métropole de plus de 13 millions d'habitants et coeur économique et culturel de la Turquie. Il relie la mer Noire à la mer de Marmara, elle-même connectée à la Méditerranée par le détroit des Dardanelles.
Le traité de Montreux (1936) régit le libre passage par les détroits turcs.
La circulation est particulièrement dangereuse dans le Bosphore, passage sinueux encombré par le trafic des bateaux faisant la navette entre les rives occidentale et orientale de la ville.
Deux accidents de pétroliers avaient fait 41 puis 28 morts, en 1979 et 1994.
Les autorités turques et une vingtaine de géants du pétrole ont discuté jeudi à Istanbul des moyens de réduire les risques environnementaux et humains liés au franchissement des détroits du Bosphore et des Dardanelles par un nombre sans cesse croissant de tankers."En 2009, 51.424 navires ont franchi le détroit du Bosphore, qui...