La police du Hamas confisque 16 000 dollars dans une banque de Gaza

La police du Hamas a confisqué dimanche 16.000 dollars dans une banque de Gaza qui refusait d'obéir à une décision de justice lui enjoignant de remettre ces fonds, a indiqué un responsable de l'établissement.

Ce raid s'inscrit dans le cadre d'un conflit croissant entre le Hamas qui contrôle la bande de Gaza et les institutions monétaires relevant de l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, qui contrôle la Cisjordanie.

"La police a fait irruption cet après-midi au siège de la Banque islamique et y a saisi par la force plus de 16.000 dollars (13.000 euros) en application d'une décision de justice", a indiqué le responsable sous condition d'anonymat.

"En signe de protestation, la banque a décidé de fermer sa succursale à Gaza et de suspendre toutes ses opérations", a-t-il ajouté.

Il a précisé que les fonds confisqués appartenaient à une association éducative locale et avaient été gelés par l'Autorité monétaire palestinienne.

L'établissement bancaire avait refusé d'obéir à l'injonction de justice car l'Autorité monétaire lui interdit toute transaction avec le gouvernement émanant du Hamas, notamment en raison d'un embargo occidental sur les fonds liés à des groupes considérés comme terroristes.

Les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël considèrent le Hamas comme "une organisation terroriste".

La police du Hamas a confirmé avoir mené ce raid pour récupérer des fonds gelés. En mars, elle avait déjà saisi 250.000 dollars appartenant à une organisation caritative vouée à la santé publique.

Le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza en juin 2007 à la faveur d'un coup de force contre le parti laïque Fatah de M. Abbas.

Pratiquement toutes les banques du territoire de Gaza sont toujours gérées par l'Autorité monétaire palestinienne en Cisjordanie, qui boycotte le gouvernement du Hamas.

Ces établissements bancaires permettent notamment de verser leurs traitements aux dizaines de milliers de fonctionnaires de l'Autorité palestinienne à Gaza, qui boycottent également le Hamas et n'effectuent concrètement aucun travail.