Mais une fois ce détail clarifié et une fois que le spectateur s'est résigné à regarder une succession de scénettes et de tableaux sans grande suite logique, eh bien... le spectacle est plutôt agréable ! Si les étudiants s'étaient contentés de présenter leur projet sans lui donner un titre au final inutile, beaucoup de spectateurs auraient évité de se prendre la tête en cherchant les liens, peu évidents, avec notre Fantôme. Certes, l'éclairage et la majesté des ruines ont beaucoup contribué au régal visuel qu'a constitué ce spectacle expérimental parsemé de mains géantes, de rectangles, de chenilles et de cônes lumineux. Seul regret : la plupart des scènes étaient un peu trop longues, probablement en raison du manque de moyens. Cela sentait la bonne idée exploitée jusqu'à l'usure ; l'exemple le plus frappant étant la scène intense et poignante du fantôme s'arrachant des bribes de visage durant ce qui a semblé une éternité. Autant cette scène était splendide, autant le spectateur souhaitait qu'elle se termine, au bout de dizaines d'arrachages de faciès.
Il aurait donc été souhaitable que les étudiants bénéficient d'un plus gros budget (ou cette restriction faisait-elle partie du projet ?). Mais si le grand nombre de participants a quelque peu constitué un handicap de par les nombreux faux pas techniques, il en a également fait sa force, de par la créativité déployée, le melting-pot d'idées originales et surtout le courage qu'il a fallu à ces étudiants pour imposer leur vision somme toute relativement éloignée du conformisme auquel est habitué le public, qui s'est d'ailleurs montré le plus enthousiaste lors de la scène... du Sirtaki.
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