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Israël décide de raser une vingtaine de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est

La municipalité israélienne de Jérusalem a approuvé lundi un projet archéologique controversé dans le secteur oriental de la ville, qui menace de destruction une vingtaine de maisons palestiniennes, a annoncé un responsable de la mairie.

De nombreux Palestiniens résidant à Jérusalem-Est risquent la destruction de leur maison, faute de permis de construction ou d'agrandissement, extrêmement difficile à obtenir des autorités israéliennes./

En mars, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait demandé au maire de Jérusalem Nir Barakat de geler le projet pour éviter des troubles dans la Ville sainte et de nouvelles frictions avec Washington au sujet de la construction à Jérusalem-Est, occupé et annexé depuis 1967.

La commission de planification et de construction de la mairie a validé le projet dit du "Jardin du roi" en hébreu (en référence aux jardins du roi Salomon), qui doit être construit dans le quartier arabe de Silwan, à Jérusalem-Est, a-t-on précisé de même source.

Malgré cette décision, le plan doit encore franchir plusieurs étapes juridiques avant d'entrer en application, a souligné ce responsable qui a requis l'anonymat.

"Le Premier ministre a demandé le report du projet pour permettre davantage de dialogue avec les habitants", a ajouté ce responsable, affirmant que "ce processus était à présent terminé".

Le plan approuvé lundi prévoit la destruction de 22 maisons, tandis que 66 autres construites sans autorisation israélienne seraient légalisées, a-t-il indiqué.

"Les propriétaires des maisons qui seront détruites ont obtenu l'autorisation de les reconstruire de l'autre côté de la zone, donc une solution a été trouvée pour tout le monde", a-t-il assuré.

De nombreux Palestiniens résidant à Jérusalem-Est risquent la destruction de leur maison, faute de permis de construction ou d'agrandissement, extrêmement difficile à obtenir des autorités israéliennes.

M. Netanyahu souhaitait toujours parvenir à un compromis, a précisé à l'AFP Mark Regev, un de ses porte-parole.

"C'est une procédure de planification préliminaire qui laisse plus de temps que nécessaire pour la poursuite du dialogue entre la municipalité et les habitants du quartier dans l'espoir de trouver une solution de compromis. C'est ce qu'a demandé le Premier ministre", a-t-il dit.

Plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis, ont exhorté Israël à s'abstenir de telles démolitions, qui nuisent à la reprise de négociations de paix israélo-palestiniennes. D'ailleurs, les États-Unis se sont dits "préoccupés" par le projet archéologique controversé, a commenté lundi le département d'État.

"C'est précisément le genre de mesures qui, selon nous, sape la confiance qui est fondamentale dans le dialogue indirect" entre Israël et les Palestiniens, a déclaré le porte-parole Philip Crowley.

Le projet évoqué "nous préoccupe", et l'administration Obama a eu plusieurs contacts à ce sujet avec le gouvernement israélien, a-t-il ajouté, soulignant toutefois que le plan était celui de la municipalité et non du gouvernement. "Nous avons dit clairement que nous étions en désaccord avec certaines pratiques israéliennes à Jérusalem affectant les Palestiniens dans des domaines tels que le logement", a aussi affirmé M. Crowley.

Selon l'ONG israélienne anticolonisation Ir Amim ("La Ville des peuples"), le projet s'inscrit dans un vaste plan de judaïsation de Jérusalem-Est avec la création de neufs "parcs bibliques" autour de la Vieille ville.

La construction en a été confiée à l'Autorité de développement de Jérusalem (ADJ), qui relève de l'État et de la municipalité. Dans un document présenté au gouvernement en septembre 2008, l'ADJ annonçait que l'objectif était de créer une "série de parcs entourant la Vieille ville" dans le but de "renforcer Jérusalem comme capitale d'Israël".

Israël a proclamé Jérusalem sa "capitale éternelle et unifiée", alors que les Palestiniens veulent faire du secteur oriental de la ville, considéré par la communauté internationale comme un territoire occupé, la capitale de leur futur État.


En mars, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait demandé au maire de Jérusalem Nir Barakat de geler le projet pour éviter des troubles dans la Ville sainte et de nouvelles frictions avec Washington au sujet de la construction à Jérusalem-Est, occupé et annexé depuis 1967.
La commission de planification et de construction de la mairie a...