Kirghizstan : incidents et tirs dans un village près d'Och

Une fusillade a éclaté lundi matin dans une bourgade proche d'Och (sud du Kirghizstan) où l'armée kirghize menait une "opération spéciale", a appris l'AFP de sources concordantes.

"Il y a bien eu ce matin une fusillade à Nariman", une agglomération limitrophe d'Och, tout près de la frontière ouzbèke, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la mairie d'Och, sans plus de détails.

Selon Anna Neïstat, une représentante de l'ONG Human Rights Watch, les incidents ont fait deux morts, ce qu'ont démenti les autorités.

"Vingt blessés ont été amenés devant nous à l'hôpital. Deux autres sont morts de leurs blessures", a déclaré Mme Neïstat à l'AFP.

Une source policière a confirmé à l'AFP que les incidents avaient fait deux tués. Une vingtaine de personnes ont en outre été arrêtées par les forces spéciales, a constaté un photographe de l'AFP présent à Nariman.

Mais la police a démenti ces informations: "Les informations de militants de droits de l'homme concernant deux tués et 20 blessés dans une opération de ratissage sont un tissu de mensonges. Nous ne disposons pas de données en ce sens", a déclaré un porte-parole du ministère de l'Intérieur à l'AFP, Bakit Seïtov.

Selon lui, les autorités disposent de documents photo et vidéo de l'opération attestant qu'il n'y a pas eu de victimes.

Le commandement militaire d'Och a pour sa part indiqué dans un communiqué qu'une "opération spéciale" avait eu lieu lundi à Nariman.

"Une opération spéciale a débuté le 21 juin à Och à l'encontre de ceux qui ont refusé de rendre leurs armes, qui seront considérés comme des combattants" indique le chef du commandement militaire d'Och, Koursan Assanov, dans le communiqué.

"Des unités des forces de l'ordre (...) confiées au commandement d'Och pour garantir l'application de l'état d'urgence ont mené des actions spéciales dans le secteur de Nariman dans la région d'Och", selon le texte.

La situation demeure très tendue dans le sud du pays, suite aux récentes violences interethniques, qui ont fait jusqu'à 2.000 morts, selon la présidente kirghize par intérim, Rosa Otounbaïeva.