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Culture

Danse avec la « Multiplicité » de Jean-Sébastien Bach

« La musique : une harmonie agréable célébrant Dieu et les plaisirs permis de l'âme. » Un chorégraphe espagnol contemporain a médité et visualisé cette pensée de Jean-Sébastien Bach.

Bach jouant sur un violoncelle humain.

Qu'y a-t-il de commun entre un chorégraphe moderne de la vibrante Espagne et un illustre compositeur de l'époque baroque ? Il y a un ballet, créé par le premier sur une musique du second et intitulé Bach : Multiplicité et formes du silence, qui a été récemment présenté au Centre Kennedy à Washington. Son signataire, Nacho Duato, l'avait produit à la demande de la ville de Weimar, lors de sa désignation comme capitale européenne de la culture. Il avait alors choisi d'évoquer la vie et le talent polyvalent du grand maître allemand qui avait vécu une période de son existence dans cette ville.
Dans ce spectacle, interprété par la Compania Nacional de Danza, le baroque mène la danse. Depuis l'architecture du décor, constitué d'un échafaudage à trois étages reliés par des rampes et habillés de panneaux amovibles, qui deviennent, tour à tour, le monde intérieur et extérieur de Bach. La musique, qui articule la gestuelle et la scénographie, est un savant collage de diverses œuvres que Nacho Duato a étudiées durant deux ans.
Ludique et tout en vitalité, la première partie du spectacle, intitulée « Multiplicité »  et basée sur « Les Variations Goldberg », dépeint les années heureuses du compositeur. On y voit le personnage de Bach (présent tout au long du ballet), campé par un danseur, diriger un orchestre dont les instruments ne sont autres que les danseurs eux-mêmes qui se plient, s'étirent et se courbent pour restituer toutes les gammes des résonances. On le voit également promener son archet sur le corps d'une danseuse transformée en violoncelle.

« L'Art de la fugue »
Ailleurs, le chorégraphe Duato apparaît à deux reprises sur scène : en début et fin du spectacle. D'abord, pour demander à Bach la permission de s'inspirer de son travail, puis pour s'excuser de ne pas avoir su être aussi génial que lui. En contrepoint de la diversité des partitions choisies, viennent s'inscrire de fréquents changements de costumes (des redingotes et robes de bal baroques aux léotards d'aujourd'hui) et de décors.
La seconde partie, intitulée « Formes du silence et du vide », adopte un ton plus introspectif : mystique et spirituel, avec une réflexion sur le thème de la mort, souvent présent dans l'œuvre de Bach. Cette réflexion est portée principalement par la musique de L'Art de la fugue.
Connu pour sa créativité gestuelle, Duetto a en quelque sorte réalisé une métaphore « live » du concept de la gestation musicale. Né à Valence (Espagne) en 1957, il débute sa formation professionnelle à la Rambert School de Londres, puis à la Mudra School de Maurice Béjart et, enfin, l'achève à New York au Alvin Ailey American Dance Theater. Il est de suite sollicité par des troupes de renom en Suède, aux Pays-Bas et en Allemagne. En 1990, il est nommé directeur artistique de la Compañía Nacional de Danza pour laquelle il a déjà créé des ballets qui auront un grand impact partout dans le monde. Son label : le lyrisme, l'élégance et la musicalité. Pour lui, « la danse est un grand art, mais la musique est le plus grand des arts  ».
Qu'y a-t-il de commun entre un chorégraphe moderne de la vibrante Espagne et un illustre compositeur de l'époque baroque ? Il y a un ballet, créé par le premier sur une musique du second et intitulé Bach : Multiplicité et formes du silence, qui a été récemment présenté au Centre Kennedy à...

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