Les Bleus font bloc autour du 4-3-3

Le milieu de terrain Jérémy Toulalan pense que le 4-3-3 testé lors des trois matches de préparation de l'équipe de France a des chances d'être reconduit lors du premier match du Mondial contre l'Uruguay vendredi au Cap, se faisant l'avocat de ce système, comme d'autres joueurs.
Si des questions demeurent sur la belle entente des Bleus louée à longueur d'interview, une belle unité semble se dessiner autour d'une organisation qui a pourtant connu une courbe déclinante en préparation : une victoire (2-1 contre le Costa Rica), un nul (1-1 contre la Tunisie), puis une défaite (1-0 contre la Chine).
Concernant ce groupe qui « vit bien », selon un leitmotiv né lors du stage à Tignes (Alpes françaises), Toulalan a été honnête hier, quand une question lui fut posée sur les rumeurs d'un isolement de Yoann Gourcuff.
« Dans un groupe, on a des affinités avec certains (il est très proche de Gourcuff, NDLR) et pas forcément avec d'autres. Le groupe vit bien, mais on n'est pas obligés d'être les meilleurs amis du monde. Si on arrive à bien jouer ensemble, il n'y aura pas de soucis », a-t-il admis.

« Le système n'est pas vraiment un problème »
Toulalan a été un peu plus explicite quand il lui fut demandé si le 4-3-3 serait reconduit contre l'Uruguay : « Je pense que oui. On a fait les trois matches de préparation en 4-3-3, on continue à le travailler. Après, c'est le coach qui a les cartes en main. C'est une force parce qu'on a joué dans différents systèmes, avant on ne jouait pas en 4-3-3. En cours de match, ça peut changer et ça peut être une force pour nous. » Le 4-3-3 s'est pourtant souvent retrouvé coupé en deux pendant la préparation, avec cinq joueurs défensifs et cinq offensifs de part et d'autre.
Pourtant, depuis leur arrivée dimanche à Knysna après la contre-performance contre la Chine, modeste 84e au classement FIFA non qualifié pour le Mondial, les Bleus n'ont, semble-t-il, pas remis en cause ce nouveau système, remplaçant le 4-2-3-1 qui leur avait servi de base pendant les qualifications. « Le système n'est pas vraiment un problème, ce sont surtout l'animation et le mouvement qu'on y met », a ainsi affirmé le joueur de l'Olympique lyonnais.
« Tout le monde est content dans ce système - ce n'est pas qu'on n'était pas content dans le système avant - et ça nous donne encore plus envie d'en faire encore plus », a renchéri Bakary Sagna.

« On a l'habitude que ce soit difficile »
Pourtant, un joueur comme Gourcuff, autour duquel avait été construit le 4-2-3-1 où il était meneur de jeu, fut en difficulté lors du 3e et dernier match de préparation face aux Chinois.
Sagna, lui, a une vision différente : « Il est dans un rôle différent, dans ce système, il va lâcher plus vite le ballon, moins prendre le jeu à son compte. »
Le faible rendement devant le but inquiète aussi les observateurs avec seulement trois buts inscrits en trois matches, dans un système avec cinq joueurs censés être portés vers l'avant.
« Ce ne sont pas seulement les attaquants qui sont en cause, c'est toute l'équipe, moi le premier, a argué Toulalan. Il faut essayer de lâcher plus vite le ballon et d'aller un peu plus vite vers l'avant. » Le 4-3-3, et les joueurs qui le composent, pourrait aussi profiter d'une force de l'habitude qui tient au parcours laborieux en qualification et à son cortège de critiques : les choses risquent d'être ardues avec ce schéma, mais elles l'ont déjà été avant.
« On a tout le temps été dans la difficulté dans les matches de qualification, donc on sait que ce sera dur mais, à la différence des autres, on a l'habitude que ce soit difficile, analyse Toulalan. On a des choses à améliorer mais, mentalement, on est costaud. »