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Culture

« Al-Mawrid » établit un premier diagnostic des infrastructures culturelles de 8 pays arabes

Hourani, Hajj Ali et Meyer lors de la conférence de presse.(Ibrahim Tawil)

Il s'agit, bizarrement, d'une première en son genre. La Ressource culturelle (Al-Mawrid al-Thaqafi) et le European Culture Foundation, en collaboration avec le British Council et le Doen Foundation ont organisé à Beyrouth le premier colloque autour des politiques culturelles dans le monde arabe.
Cette première rencontre, qui s'est tenue durant deux jours à l'hôtel Le Bristol, a réuni des professionnels arabes de la culture, des représentants d'institutions culturelles gouvernementales du Maroc, de Jordanie, de Palestine et d'Égypte, ainsi que des experts étrangers. Elle visait en premier lieu à «établir un diagnostic des infrastructures culturelles des pays arabes participants et à examiner les moyens à mettre en œuvre pour soutenir les secteurs culturels de ces pays ». C'est ce qu'a annoncé Hanane Hajj Ali (actrice et membre du comité du Mawrid), lors d'une conférence de presse clôturant les travaux de ce colloque, en présence de Leyla Hourani du British Council et Philip Mayer du European Cultural Foundation.Les organisateurs ont profité de cette occasion pour annoncer les résultats d'une vaste enquête lancée par al-Mawrid en avril 2009 concernant les politiques culturelles dans le monde arabe. Les données préliminaires viennent d'être publiées dans un ouvrage dirigé par Hanane Hajj Ali dans le cadre de «Beyrouth, capitale mondiale du livre». C'est donc pour «permettre aux pays arabes du pourtour méditerranéen de faire un bilan de leurs politiques culturelles sans concession, données chiffrées à l'appui» qu'une quinzaine d'enquêteurs, de huit pays arabes, ont été chargés de récolter des données, d'analyser et enfin de soumettre leur rapport sur la politique culturelle de leurs pays respectifs. Les politiques culturelles de la Syrie, du Liban, de la Palestine, de la Jordanie, de l'Égypte, de la Tunisie, de l'Algérie et du Maroc.
L'enquête devait aussi s'intéresser «au fonctionnement, à la programmation et à l'impact sur la culture de grandes structures affiliées au ministère de la Culture de chacun de ces pays, tout en englobant dans le même temps les édifices culturels plus modestes, voire tout petits, financés publiquement ou dépendant du mécénat et du lobbying».
Premier constat, navrant, mais prévisible: il n'y a pas de politique culturelle à proprement parler. Autres remarques soulevées par cette étude: l'activité culturelle n'est pas planifiée, mais plutôt occasionnelle, l'absence de vrais spécialistes de la culture à des postes-clés. Il s'agit avant tout d'un travail technique et méthodologique qui va aider les pays concernés à repenser leur politique culturelle. L'enquête devrait être publiée en entier avant la fin de cette année et révélera « une analyse approfondie de ces politiques culturelles, couplées d'une évaluation de l'application des outils et méthodes techniques des pratiques culturelles de ces pays arabes». Hanane Hajj Ali a relevé par ailleurs que certaines collectivités locales et associations de la société civile s'acquittent d'une partie non négligeable de la gestion de la chose culturelle, ce qu'elle a considéré comme un apport positif dans l'investissement culturel national. Mais cet engagement du privé implique malheureusement une baisse de l'implication de l'État. L'équilibre doit être restauré, ont estimé les participants au colloque. Rappelons que la Ressource culturelle (Al-Mawrid al-Thaqafi) est une organisation régionale à but non lucratif qui vise à soutenir la création artistique dans le monde arabe et à encourager les échanges culturels interarabes et autres. Elle cherche également à mettre en valeur et à renouveler le patrimoine culturel arabe, de même qu'à révéler les nouvelles potentialités et à libérer l'imagination dans le domaine de la création arabe. Dans le cadre de sa politique d'aide à l'émergence d'une nouvelle génération de créateurs, la Ressource culturelle a instauré une bourse de production pour les projets des jeunes créateurs arabes. Afin de stimuler le débat entre les intellectuels et les artistes sur les problèmes culturels, en interaction avec l'environnement social et politique, l'organisation propose des plates-formes pour les jeunes créateurs arabes (ateliers d'écriture, promotion de la lecture, rencontres musicales, forum théâtral, formation de cadres en gestion culturelle) et subventionne des tournées d'artistes ainsi que des festivals, dont celui du Printemps de l'association libanaise Shams (au théâtre Le Tournesol). Pour plus d'informations: www.mawred.org.

 

M.G.H.

Il s'agit, bizarrement, d'une première en son genre. La Ressource culturelle (Al-Mawrid al-Thaqafi) et le European Culture Foundation, en collaboration avec le British Council et le Doen Foundation ont organisé à Beyrouth le premier colloque autour des politiques culturelles dans le monde arabe. Cette première rencontre, qui s'est tenue durant deux jours...

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