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Lifestyle - Photographie

Empreintes

Double invitation lancée par Rasha Shammas, aujourd'hui. Celle de la signature de son livre « EmBODYments » et du vernissage de l'exposition éponyme de ses photos à la galerie The Running Horse*. L'occasion également de découvrir son talent épicé.

Future madness tout en puissance

Rasha Shammas est un personnage haut en couleur et ça lui va bien... « Je suis née le même jour que Marilyn Monroe... à quelques années près ! » s'écrie-t-elle en riant. Ongles multicolores, chaussure droite différente de la gauche, chemise d'un orange fleuri éclatant et le verbe haut, assaisonné de rires, elle aime surprendre, voire choquer. Pousser les gens au-delà de leurs limites, susciter des réactions, bousculer les idées reçues et déclencher un débat.
Et pourtant, le noir et blanc en photo, un art qu'elle manie avec bonheur depuis plusieurs années, est sa couleur préférée. « Les gens sont plus beaux en noir et banc, confie-t-elle. C'est un peu le snobisme du photographe ! »
9 390 images brutes. 1 480 photos finalisées. Un an deux mois une semaine et 6 jours. 161 séances photo et 156 modèles. La préparation du livre EmBODYments se chiffre ainsi, avec 304 pages qui suscitent de nombreuses impressions, et c'est le but. Des réactions extrêmes, qui répondent aux clichés violents, doux, drôles, provocants, vulgaires ou attendrissants de cette palette de tatoués.
« Mes modèles viennent de milieux, de croyances et de cultures différentes, mais ont en commun leur passion pour le tatouage. J'ai voulu sortir des sentiers battus, montrer le Libanais comme un être libre qui a sa spécificité et qui est éloigné des clichés brandis par les étrangers. C'est facile, précise l'artiste, de faire une jolie photo qui s'accroche au mur. Faire une photo qui donne à réfléchir est autrement plus intéressant. »

Le Making of...
Les images de Rasha Shammas sont une invitation ponctuelle à pénétrer le club fermé des tatoués au Liban. Tous ces passionnés qui offrent une ou des parties de leur corps pour y graver l'inoubliable. Corps qui devient ainsi une toile sur laquelle l'artiste tatoueur, roi de la précision, peut déposer son empreinte indélébile, sans qu'il n'y ait aucune place à l'erreur. Éclairée par des professionnels locaux qui lui ont introduit une partie des modèles, et par les amis et les « amis des amis » tatoués, Rasha a saisi les attitudes, les caractères, la nudité et les tatouages de 150 personnes. Quelques-unes se sont abandonnées à leurs fantasmes, d'autres se sont dissimulé le visage, craignant d'être reconnues par un parent. D'autres encore se sont amusées, se sont aisément livrées au jeu de la pose, ont usé d'ambiguïté, de fragilité ou d'agressivité. Le résultat est un beau livre de portraits particuliers, « point pornographiques mais artistiques », précise l'auteur. Portraits singuliers d'anonymes qui posent à leur manière, brandissent fièrement leur corps et surtout leur tatou comme une nouvelle identité plus éloquente et personnelle. Certains choisiront les papillons, les fleurs, les calligraphies chinoises, une araignée, un hippocampe, Jésus, le diable. Anges ou démons, ils offriront leur bras, une épaule, le creux d'une hanche, l'ombre d'un sein. Follow your heart, peut-on lire, gravé sur le cou d'une jeune fille au miroir, ou encore Sophia blanche, Albertino, hope, Luce, comme des messages codés désormais immortalisés.
La signature du livre, elle aussi inhabituelle, aura lieu ce soir à partir de 21h30 au BO18. Rasha Shammas a prévu un événement informel, léger, musical, bref surprenant.
Mais avant de faire la fête, un arrêt s'impose à la galerie The Running Horse, où le vernissage de l'exposition se tiendra entre 18 heures et 21 heures. Dans cet espace épuré, 44 photos sont exposées, comme autant de présences, « un choix difficile », mais intelligent, la photographe et la galeriste Léa Sednaoui ont en effet choisi les images les plus éloquentes, en évitant les « clichés ».
Dans un format 40cmx 60cm et 60cmx90cm, les corps, peau, tatouage et même chair de poule sont offerts au regard interpellé des visiteurs. Le message, à la fois visuel et culturel, est ici plus direct. La galerie se trouve ainsi habitée par des personnages et des nus, des images, certes inégales dans leur mise en scène et leur puissance, mais photographiquement toutes réussies. Et surtout, qui ne laissent pas indifférents.
+18, pouvait-on lire sur la couverture du livre. Pour l'exposition, également, âmes très classiques... s'abstenir !
Rasha Shammas est un personnage haut en couleur et ça lui va bien... « Je suis née le même jour que Marilyn Monroe... à quelques années près ! » s'écrie-t-elle en riant. Ongles multicolores, chaussure droite différente de la gauche, chemise d'un orange fleuri éclatant et le verbe haut, assaisonné...

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