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Culture - Danse

Ziya Azazi, magnifique derviche contemporain !

Dans le cadre du Festival du printemps, le « Derviche » de Ziya Azazi, présenté samedi soir sur les planches du Théâtre Tournesol, a été un véritable moment de grâce puissante et de vertigineuse beauté !

Il tourne, tourne Ziya Azazi. À la recherche de soi, de la progression de son âme, de la vérité cachée... Il tourbillonne pour s'enivrer de Dieu, communier avec l'univers et se laisser submerger par cette indescriptible ivresse qu'engendre la danse.
Laquelle nourrie de spiritualité va transcender les peurs, la confusion et la souffrance pour mener à l'exultation et l'extase dans la tradition des derviches tourneurs.
Cette expérience, le danseur va la dépeindre, la vivre, la partager avec le public dans Derviche, sa propre création, élaborant sur l'ancestrale technique des mystiques d'Anatolie, une écriture chorégraphique nouvelle.
Un mélange magnifiquement réussi de danse et musique contemporaines et de vertigineux rituel giratoire soufi qui se déploie sur deux solos d'une vingtaine de minutes chacun.
Il tourne, Ziya Azazi, vêtu d'un simple tee-shirt sur cherwal blancs, et fait tournoyer, d'une manière inédite, les différentes jupes en corolles de la tenue traditionnelle des derviches.
Trois jupons, un noir, un blanc et un rouge, brandis successivement et à bout de bras au-dessus de sa tète, pour former des figures métaphoriques d'éventail géant balayant l'espace aérien de la scène, de corrida entamée avec l'existence terrestre et de toupie, cet enivrant symbole des cycles rotatoires de la vie... Une toupie en tissu qu'il finit par faire littéralement voler dans les airs au-dessus de lui !
Enchaînant par des mouvements circulaires au sol : rondes de culbutes et de gestuelles acrobatiques d'une impressionnante puissance, Ziya Aziza va exprimer, sur une musique composée d'un mélange de bruitages, de cordes orientales et de percussions allant crescendo, l'inévitable souffrance liée à la quête d'infini, le Azab qui donne son intitulé à ce premier solo.  
Dans Dervish In Progress, le deuxième solo où il apparait enturbanné et revêtant le costume traditionnel, il se livre à une fascinante célébration du Tout-Puissant, dans une chorégraphie toujours tourbillonnante et qui semble plus proche cette fois de la cérémonie rituelle des mystique soufis.
Une main levée vers le ciel, l'autre dirigée vers la terre pour capter les énergies cosmiques, il ponctue son tournoiement de coups de poings sur la poitrine ainsi que d'une série répétitive de gestuelles religieuses diverses, aussi bien musulmanes que chrétiennes, symbolisant la fédération des croyances dans une même vénération divine. Ziya Azazi va cependant transgresser, ici aussi, les limites de la tradition des derviches tourneurs en mixant la musique contemporaine et électronique aux rythmes percussifs et aux borborygmes incantatoires. Il en découle une énergie d'une contemporaine mais toujours mystique beauté.
Lorsque à la fin du spectacle le danseur s'enroule dans sa tunique, puis se roule au sol jusqu'à former une masse recroquevillée, se rapetissant jusqu'à presque disparaitre, le public se lève d'un seul corps pour applaudir, en transe, ce danseur qui a su lui réfléchir, comme un miroir, ses interrogations et ses émotions existentielles !
Ziya Aziza ? Une sorte de derviche contemporain à la danse d'une pure et vertigineuse beauté.
Il tourne, tourne Ziya Azazi. À la recherche de soi, de la progression de son âme, de la vérité cachée... Il tourbillonne pour s'enivrer de Dieu, communier avec l'univers et se laisser submerger par cette indescriptible ivresse qu'engendre la danse.Laquelle nourrie de spiritualité va transcender les peurs, la confusion et la souffrance pour mener à...

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