Sous pression, un journaliste libéral démissionne

Jamal Khashoggi, un journaliste libéral saoudien, a annoncé hier qu'il quittait le quotidien al-Watan, dont il a fait une tribune progressiste. M. Khashoggi, 52 ans, a indiqué qu'il démissionnait de son poste de rédacteur en chef pour « s'occuper de projets personnels ». Le prince Bandar ben Khaled al-Fayçal, chef de la maison éditrice, a rendu hommage au journaliste et annoncé son remplacement par Sulaiman al-Aquili.
La démission inattendue est le résultat, selon des journalistes saoudiens, de pressions venues de la hiérarchie du pouvoir, en raison de critiques du journal des conservatismes de l'Arabie saoudite. Publiée jeudi, une tribune contre le salafisme, courant appelant à un retour à l'islam des origines, a été la « goutte qui a fait déborder le vase », selon ces journalistes, dont l'un s'est dit « triste et en état de choc ». En juin dernier, M. Khashoggi a failli démissionner à cause d'un article sur la police religieuse qui avait déplu au ministre de l'Intérieur, le prince Nayef ben Abdel Aziz.