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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Entre Ankara et Athènes, des accords, mais toujours des différends

Le visite d'Erdogan en Grèce n'a pas permis des avancées sur les questions épineuses.
Athènes et Ankara déclarent avoir franchi « un pas important » dans leurs relations après la visite « historique » du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à Athènes. Au cours de sa première visite officielle à Athènes depuis 2004, M. Erdogan s'est engagé avec son homologue grec, Georges Papandréou, « à surmonter toute entrave » dans les relations bilatérales et à déployer des efforts en vue d'inaugurer « une nouvelle ère » dans ces relations.
Outre la signature d'une vingtaine d'accords, de la lutte contre l'immigration clandestine à la coopération dans les secteurs de l'énergie, du tourisme ou de l'environnement, les deux dirigeants se sont félicités de la création du Conseil supérieur gréco-turc visant au développement économique. « Notre destin est de coopérer avec les Turcs, nous avons un parcours commun, nous partageons la même région et nous ne pouvons que tirer des bénéfices de cette coopération économique (...), la politique va suivre », a indiqué à l'AFP Iordanis Ladopoulos, professeur à l'Université des affaires économiques d'Athènes (Asoee).
Membres de l'OTAN, mais pays rivaux de longue date, la Turquie et la Grèce ont amorcé un premier rapprochement en 1999, trois ans après avoir été au bord de la guerre pour un îlot inhabité en mer Égée. Le principal artisan de cette normalisation fut M. Papandréou, à l'époque ministre des Affaires étrangères, qui signa une série d'accords avec Ankara sur la coopération concernant les catastrophes naturelles et le commerce. « Entre 1999 et 2008, les échanges commerciaux entre les deux pays sont passés de 150 millions d'euros à 3,9 milliards d'euros », rappelle Panayotis Koutsikos, président de la Chambre de commerce gréco-turque, qui se dit « optimiste » au sujet de ce nouveau rapprochement.
Toutefois, le fait qu'aucune annonce n'a été faite par MM. Erdogan et Papandréou sur les principaux motifs de discorde entre les deux pays, la délimitation des espaces aérien et maritime dans la mer Égée ou l'île de Chypre, jette une ombre sur ce climat « chaleureux ». La presse grecque a relevé samedi « les bonnes intentions » exprimées au cours de la visite de M. Erdogan, mais critique le fait que les deux pays n'ont pas abordé les questions « épineuses ». « Positions immuables, les accords signés n'ont pas été suivis d'un progrès substantiel », titrait Kathimerini (libéral).
À ajouter que, malgré les appels récents à la réduction réciproque des dépenses militaires des deux pays, rien n'a été finalement annoncé par les deux dirigeants. M. Erdogan a simplement fait savoir que le « renforcement du climat de confiance entre Ankara et Athènes pourrait avoir comme conséquence la réduction des armements ». Le vice-Premier ministre grec, Théodore Pangalos, est, quant à lui, allé un peu plus loin, qualifiant de « honte nationale » la poursuite des achats d'armes superflus de la Grèce, appelant à un règlement « politique » des différends avec la Turquie. En 2010, les dépenses en armements de la Grèce atteindront environ 6 milliards d'euros, soit 2,8 % du produit intérieur brut, ce qui représente le budget de la défense le plus élevé de l'Union européenne. En Turquie, deuxième pays de l'OTAN en termes d'effectifs militaires, ces dépenses ont représenté 1,8 % du PIB en 2008.
Athènes et Ankara déclarent avoir franchi « un pas important » dans leurs relations après la visite « historique » du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à Athènes. Au cours de sa première visite officielle à Athènes depuis 2004, M. Erdogan s'est engagé avec son homologue grec,...

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