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Le forum civil Euromed tente de s’imposer comme un partenaire réel dans les décisions politiques - Rencontre

Le forum civil Euromed tente de s’imposer comme un partenaire réel dans les décisions politiques

Les représentants de la société civile méditerranéenne ont élaboré un document pour réclamer plus d'égalité en Méditerranée, document qui sera présenté aux chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne et de la Méditerranée au sommet prévu à Barcelone.

Une vue générale de la séance de clôture qui a eu lieu hier au Palais des Congrès à Alicante, en Espagne.

Comme si les répressions de certains gouvernements contre les militants et les représentants de la société civile ne suffisaient pas, le nuage de cendres est venu compléter le tableau en empêchant ou en retardant l'arrivée d'une centaine de participants au 4e forum civil euro-méditerranéen qui s'est tenu du 14 au 16 mai à Alicante, en Espagne. Malgré toutes ces difficultés, près de 200 personnes venues de 20 pays européens et méditerranéens se sont rencontrées sous l'égide de la Plateforme non gouvernementale Euromed et en collaboration avec Casa Mediterráneo et Encuentro Civil Euromediterráneo (ECEM), avec l'appui politique et financier de la Commission européenne et du ministère espagnol des Affaires étrangères dans le cadre des activités de la présidence espagnole de l'Union européenne.
Lors de la séance d'ouverture au Palais des Congrès d'Alicante, le président de la Plateforme, Abdelmaksoud Rachdi, et le président d'ECEM, Juan Carmelo García, ont souligné l'importance de cette rencontre « dans un moment très difficile pour la Méditerranée : le manque de paix, la préparation du sommet des chefs d'État et de gouvernement le 7 juin prochain à Barcelone, la validation du traité de Lisbonne et la situation économique actuelle ». Le président de Encuentro Civil Euromediterráneo a expliqué que « nous nous trouvons dans un moment-clé pour la Méditerranée, aussi faut-il profiter de cette occasion sinon les relations méditerranéennes resteront paralysées. Nous devons transformer notre projet sur la Méditerranée en un projet de paix. C'est notre principal défi actuellement. Nous voulons un futur qui respecte les droits de l'homme, sans inégalités politiques, économiques et culturelles fondées sur des stéréotypes ignorants que nous ne pouvons admettre ». Juan Carmelo García a par ailleurs sollicité la collaboration des médias : « Nous comptons sur le rôle des médias pour transmettre la voix de la société civile et non seulement des politiciens. Les journalistes doivent écouter la voix des citoyens », a-t-il ajouté.
De son côté, Abdelmaksoud Rachdi a souligné l'importance de la participation de près de 200 représentants d'ONG, de réseaux de droits de l'homme, de syndicats, d'associations de la jeunesse et de l'immigration, de chercheurs et de journalistes. « Nous voulons savoir où se situe la société civile dans ce contexte et si elle est acceptée comme un partenaire réel dans les décisions politiques, et si les institutions publiques prennent en considération nos propositions. Nous sommes dans un moment crucial pour concrétiser des propositions qui seront transmises aux gouvernements », a-t-il affirmé. De son côté, la directrice générale de Casa Mediterráneo, Yolanda Parrado, a souligné l'importance de cet événement afin que la société civile « indique quels sont ses besoins actuels », et a mis en évidence l'importance pour Casa Mediterráneo d'ouvrir ses portes pour faciliter la réalisation de ce genre de rencontres.
Durant ce forum, principal instrument de participation de la société civile dans l'espace euro-méditerranéen, les représentants de la société civile méditerranéenne ont élaboré un document pour réclamer plus d'égalité en Méditerranée, document qui sera présenté aux chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne (UE) et de la Méditerranée au sommet prévu à Barcelone.
Le forum s'est articulé, trois jours durant, autour de tables rondes, de conférences, d'ateliers et de séminaires pendant lesquels les participants ont discuté - parfois avec vivacité -, ont analysé et réfléchi sur la réalité méditerranéenne afin de faire entendre leur voix.
Pendant les séances plénières, le débat a été axé sur la question des nouveaux mécanismes que suppose la création de l'Union pour la Méditerranée (UPM), de l'impact sur l'égalité entre les partenaires euro-méditerranéens et de la situation de la société civile dans ce nouveau contexte qui inclut les pays des Balkans. Sachant que la thématique principale lors du débat a été l'égalité des droits des personnes, des peuples et des nations.
Ainsi, les participants ont pris part aux cinq ateliers suivants : l'égalité des échanges et du développement ; un égal accès aux ressources ; l'égalité n'est pas possible sans démocratie ; le droit à la culture, sans discrimination, droits fondamentaux et fait religieux ; peuples et États, égalité de droits et d'obligations.
Durant leurs débats, les participants ont pris acte des changements institutionnels intervenus depuis le forum civil de Marseille (2008), changements qui sont la conséquence de l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne et de la disparition du processus de Barcelone au profit de l'Union pour la Méditerranée. Ils ont en outre noté que ce partenariat ne peut reposer uniquement sur des projets de développement économiques, aussi importants et novateurs soient-ils. « Il doit s'appuyer sur les mêmes principes fondamentaux que ceux qui ont conduit à la création du processus de Barcelone : volonté de partager un destin commun, respect de la diversité des sociétés, intangibilité des valeurs, des libertés et des principes qui sont inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et dans les pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques et aux droits économiques sociaux et culturels », lit-on dans la déclaration finale du forum.
L'intervention de la Plateforme non gouvernementale Euromed auprès des différentes instances officielles doit être officiellement reconnue, précise le communiqué final, qui ajoute : « Sans reconnaissance de sociétés civiles autonomes et indépendantes, le partenariat euro-méditerranéen ne permettra pas de faire des peuples les premiers acteurs de leur futur. »
Dans ce contexte, les participants au forum civil ont souligné « l'impérieuse nécessité de bannir dans les faits toute forme de discrimination en raison du sexe, du handicap, de l'origine, de la race, de la religion, de l'absence de religion ou de l'orientation sexuelle ».
C'est pourquoi les participant(e)s au forum civil d'Alicante ont adopté une série de recommandations concernant l'égalité entre hommes et femmes, l'accès aux ressources, le développement durable et l'usage de l'énergie renouvelable, sans oublier les problèmes environnementaux, l'éducation, le travail, etc.
En portant leurs recommandations aux dirigeants politiques qui devraient se réunir à Barcelone, les membres de la Plateforme sont conscients qu'il s'agit pour eux d'un moment historique d'émergence sociale et politique. Toutefois, l'enjeu principal reste de proposer des initiatives concrètes et non seulement de faire entendre leur voix...
Comme si les répressions de certains gouvernements contre les militants et les représentants de la société civile ne suffisaient pas, le nuage de cendres est venu compléter le tableau en empêchant ou en retardant l'arrivée d'une centaine de participants au 4e forum civil euro-méditerranéen qui s'est tenu du 14 au 16 mai...