Thakafat 2010 à Kaslik : c’est bien parti !

Faisant d'une pierre deux coups, les organisateurs ont choisi cette année de regrouper les deux manifestations afin de sensibiliser les élèves à la culture, thème central de leur projet marketing. Chaque année, les professeurs demandent aux étudiants de s'immiscer au sein d'une entreprise. Après plusieurs mois de travail, ceux-ci doivent être capables de dégager un projet marketing. Dans le cadre de Thakafat, une manifestation culturelle devenue tradition,  sur l'esplanade, les baffles tournent à plein volume et l'ambiance est à la fête entre les stands tenus par les étudiants, où chaque groupe présente son entreprise. Postées sous leurs chapiteaux, Lina et son équipe proposent des pâtisseries libanaises offertes par le restaurant de cuisine traditionnelle libanaise Zahr el-Laymoun.
«La cuisine fait partie du patrimoine, comme l'art ou la musique, c'est pour cela que nous avons choisi de monter notre projet avec un restaurant», lance-t-elle, en proposant des pâtes d'amande.
«On a l'habitude de traiter les étudiants d'incultes, car il est vrai qu'ils entretiennent peu de contact avec les livres, l'art ou l'architecture. Cette année, nous avons voulu leur donner l'occasion de s'exprimer selon leurs centres d'intérêt afin de susciter leur curiosité », souligne Nehmé Azoury, doyen de l'université. L'objectif de Thakafat est donc bel et bien de faire en sorte qu'étudiants et bouquinistes se côtoient pendant trois jours.
Assis derrière un étalage de livres, un libraire ne partage pas cet enthousiasme: «Les jeunes n'ont pas la curiosité du livre, ils s'intéressent davantage aux nouvelles technologies et à l'Internet. Pour l'instant, presque personne n'est venu jeter un coup d'œil aux ouvrages que nous vendons. »
À l'intérieur du bâtiment, une autre exposition contraste avec l'ambiance festive du forum. Il s'agit de la présentation des archives de la famille Sursock. Correspondances, croquis, coupures de journaux, timbres et portraits, ces pièces tournent autour de la vie de Sonia-Maria Sursock et de son mari Alfred qui fut, pendant vingt ans, premier secrétaire de l'Empire ottoman à Paris. Sur un courrier du général Gouraud à M. Sursock, on peut lire : «Je souhaite d'être aussi heureux aux Invalides que je le fus aux Pins.» Une phrase qui témoigne de la relation privilégiée qu'entretenait le diplomate avec l'ancien commandant en chef de l'armée du Levant.
Enfin, en marge du Forum Marketing, a également eu lieu hier le vernissage de l'exposition «Les anges et la cité » du peintre italien Alidoro Catocci. Jusqu'au mois de juin, l'université accueille deux séries de photographies, prises sur le pont des Anges à Rome, ainsi qu'à New York, Chicago et Montréal. Conformément au souhait des organisateurs, ces trois jours devraient donc accueillir un large éventail de visiteurs, des jeunes clubbeurs aux passionnés de généalogies.