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Liban - Célébration

Les 175 ans de l’École des Trois Docteurs

L'École des Trois Docteurs fête cette année son 175e anniversaire. Cette institution grecque-orthodoxe de Beyrouth est l'une des plus anciennes de la capitale.

Mme Nayla Daoun, proviseure de l’École des Trois Docteurs.

À Achrafieh, au début de la rue Michel Bustros ou, plus communément, la montée Accaoui, une porte en fer à droite donne sur un vieux bâtiment, l'École des Trois Docteurs (ÉTD) relevant de l'archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth. L'endroit est calme et tranquille, et le bâtiment date du XIXe siècle.
La proviseure Nayla Daoun vous accueille cordialement, parle de l'histoire de l'ÉTD, des programmes de l'école et d'une pièce de théâtre intitulée Ktab Zghir (petit bouquin), qui a été écrite et jouée spécialement pour marquer l'événement « Beyrouth capitale mondiale du livre » ainsi que le 175e anniversaire de l'École des Trois Docteurs.
Fondée en 1835, l'ÉTD voit ses origines dans un bâtiment à côté de la cathédrale Saint-Georges, dans le centre-ville de Beyrouth. À cette époque, on la surnommait « la grande école », car elle représentait alors la plus grande institution éducative de la capitale. L'année de sa fondation, elle comptait 82 élèves. On y enseignait, en plus de l'arabe, les langues vivantes de l'époque : le grec, le turc, l'anglais et le français.
L'École des Trois Docteurs doit son nom aux trois saints patrons des éducateurs : Jean Chrysostome, Basile le Grand et Grégoire le Théologien.
Les événements de 1840-1860 obligent l'école à se relocaliser pour une courte période à Souk el-Gharb puis à la rue Gouraud.
C'est en 1911 que se décide l'emplacement actuel de l'école au carrefour de la rue Gouraud et de la rue Michel Bustros. Auparavant, les lieux abritaient l'hôpital Saint-Georges des grecs-orthodoxes, qui a déménagé un peu plus loin, dans le secteur qui, à la longue, avait fini par prendre son nom. Le bâtiment qui abrite actuellement l'école avait été construit en 1860 et l'institution hospitalière était alors connue sous le nom d' « hôpital moscovite », en raison des dons russes qui avaient aidé à son édification. Il était formé de six pièces alignées, d'une allée et d'un jardin.
Pour la deuxième fois de son histoire, en 1975, l'ÉTD subissait l'influence de la guerre. Ainsi, avec le début des événements, ses locaux se sont transformés en caserne militaire, et ce jusqu'en 1992. L'école déménage alors un peu plus loin, dans un bâtiment en face de l'église Mar Mitr à Achrafieh. Puis, en 1998, sous les directives du métropolite de Beyrouth, Élias Audi, les locaux sont restaurés selon les normes de l'art respectant le cachet historique du lieu.
L'école est constituée d'un immense bâtiment rectangulaire construit sur un seul étage donnant sur un patio. Les salles de classe sont claires, vastes et paisibles. Les espaces communs, notamment la salle d'informatique, la salle de projection et le laboratoire, sont dotés d'un matériel ultramoderne.

Groupement d'écoles
L'institution compte actuellement environ 120 élèves, souligne Nayla Daoun. Dans les classes maternelles, primaires et complémentaires, il y a entre 10 à 15 élèves par classe. « C'est pour la première fois cette année, après la restauration du bâtiment en 1998, que nous avons une classe de terminale. Ils sont sept élèves. Ils ont tous réussi l'année dernière au test d'aptitude permettant l'entrée à l'Université Saint-Joseph et nous espérons avoir d'aussi bons résultats lors des épreuves officielles », souligne-t-elle.
Elle explique que l'école, qui compte un nombre restreint d'élèves, fait partie du groupe des écoles chrétiennes orthodoxes affiliées à l'archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth. Ces institutions sont l'École des Trois Docteurs, le Collège orthodoxe Sainte-Marie, construit à la fin du XIXe siècle à côté de l'église de la Dormition de la Sainte-Vierge, à Ras Beyrouth, et l'École de l'Annonciation, située à côté de l'hôpital Saint-Georges à Achrafieh.
La proviseure de l'École des Trois Docteurs, qui est également directrice des départements d'évaluation et de la gestion du matériel pour le groupement des trois institutions, souligne que dans ces écoles, « la logistique, la planification et l'évaluation pivotent autour d'un axe central qui est l'unicité et l'originalité de l'apprenant. L'éducation doit être explorée d'un angle holistique où l'âme, l'esprit et le corps bénéficient tous des niveaux différents d'information qui leur sont transmis. Prenant en considération les dimensions spirituelle, culturelle, morale et sociale dans lesquelles vivent les jeunes d'aujourd'hui, nos écoles optent pour des méthodes conçues pour donner à l'apprenant une personnalité équilibrée qui évolue d'une façon saine », ajoute-t-elle.
En réponse à une question, Nayla Daoun souligne que le groupe des trois écoles possède un département « d'éducation spéciale » qui aide à la découverte précoce des difficultés d'apprentissage, permettant ainsi à ceux qui en souffrent d'optimiser leurs performances avec l'intervention d'éducateurs spécialisés qui travaillent de près avec les enseignants et les parents.
Parmi les programmes proposés aux élèves, outre le cursus officiel, la proviseure évoque notamment l'orientation matinale, expliquant que pour un début calme et serein, chaque jour commence par une période de 15 minutes durant laquelle les élèves discutent avec leur enseignant titulaire de classe de sujets variés dans le cadre d'un thème annuel. Cette année, le thème sélectionné est « Drumbeat of Life » (qui peut être traduit par la vie qui bat comme un tambour).
Il y a aussi les campagnes de sensibilisation visant à éveiller la communauté de l'école à des questions d'ordres social, moral ou éthique, d'environnement, d'hygiène ou de comportement. Les élèves sont directement impliqués dans la préparation et l'exécution de ces campagnes durant lesquelles ils apprennent à faire la différence entre comportements positifs et négatifs.
Parmi les programmes proposés, il y a aussi celui de l'intendance des jeunes qui se fait à travers un travail de bénévolat au sein de la communauté. Les élèves du secondaire développent ainsi leur sens du civisme et de la citoyenneté. En trois ans de cycle secondaire, chaque élève devrait remplir 150 heures de bénévolat, soit dans des institutions sociales ou humanitaires, soit à travers des institutions publiques ou non gouvernementales.
Pour marquer donc les 175 ans de l'École des Trois Docteurs ainsi que l'événement « Beyrouth capitale mondiale du livre », une pièce de théâtre intitulée Ktab Zghir, écrite par Claudia Marchalian, a vu le jour. Sous sa direction, les élèves ont pu, durant trois jours, du 18 au 20 avril au Forum de Beyrouth, jouer et chanter des airs écrits par Élie Choueiri, Abdo Mounzer et Gabriel Abdelnour.
Les élèves des trois écoles orthodoxes de Beyrouth ont été impliqués dans tout ce processus créatif. Ainsi, leur chorale a chanté, le groupe de technologie s'est occupé des questions techniques, le groupe des arts plastiques s'est chargé de la décoration, et le groupe de danse de la chorégraphie.
Il convient enfin de signaler que l'École des Trois Docteurs a eu depuis sa création d'illustres élèves, notamment Gebran Tuéni, père de Ghassan Tuéni. Comme les archives ont été perdues durant la guerre, on ne sait pas si certaines personnes ont été admises comme élèves ou sont passées comme enseignants à l'école, notamment le patriarche Ignace Hazim, Nehmé Jafet, qui a donné son nom à la bibliothèque de l'AUB, Andraos Moaykel, spécialiste des chants byzantins, et Mgr Théodosius Abou Rjeilé, patriarche d'Antioche.
À Achrafieh, au début de la rue Michel Bustros ou, plus communément, la montée Accaoui, une porte en fer à droite donne sur un vieux bâtiment, l'École des Trois Docteurs (ÉTD) relevant de l'archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth. L'endroit est calme et tranquille, et le bâtiment date du XIXe siècle. La proviseure...

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