Rechercher
Rechercher

Économie - Dette

La crise grecque sème la panique sur les marchés et met l’UE au pied du mur

Athènes a besoin d'argent d'ici au 19 mai, car elle « ne peut pas » emprunter sur les marchés, a affirmé le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou.

Il faut « tout changer » en Grèce pour rendre l’économie viable, mais le pays « a besoin de temps et de sérénité » pour se réformer en profondeur, a déclaré le Premier ministre grec Georges Papandréou.Louisa Gouliamaki/AFP

La crise grecque a semé la panique sur les marchés financiers en Europe et a commencé à s'étendre au Portugal, accentuant la pression sur l'Union européenne pour qu'elle surmonte ses divisions et débloque au plus vite l'aide financière promise.
Nouveau coup dur pour la Grèce, l'agence de notation Standard and Poor's (SP) a abaissé de trois crans la note du pays, de « BBB+ » à « BB+ », la reléguant dans la catégorie des investissements spéculatifs. En faisant cela, l'agence ferme un peu plus l'accès de la Grèce aux marchés. La crise de défiance dont les finances grecques sont victimes a commencé à s'étendre au Portugal, qui a vu lui aussi sa note dégradée par SP.
Les Bourses européennes ont décroché, l'euro a reculé et le pétrole a ouvert en baisse. Tentant d'éteindre l'incendie, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a déclaré qu'il était « hors de question » que la Grèce ou n'importe quel autre pays de la zone euro fasse défaut sur ses obligations. Mais sur le marché obligataire, où se négocie la dette des États, les taux grecs ont battu de nouveaux records mardi, autour de 9,6 %.
Dans ces conditions, la Grèce ne pourra plus avoir accès aux marchés, qui offrent des taux « totalement prohibitifs », a rappelé le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou, pressant l'UE et le FMI de débloquer l'argent d'ici au 19 mai, date à laquelle arrive à échéance une obligation d'État de 9 milliards d'euros.
« La date butoir est le 19 mai car c'est à cette date qu'une obligation grecque souveraine d'une valeur de 9 milliards d'euros arrive à échéance », a rappelé le ministre. Or, « étant donné notre incapacité à accéder aux marchés, la procédure devra être achevée, approuvée et signée à cette date, et l'argent débloqué par le FMI et nos partenaires européens », a dit le ministre, qui s'exprimait devant des députés socialistes grecs.
Son appel semble avoir été entendu. Les dirigeants des pays de la zone euro envisagent de se réunir en sommet le 10 mai pour approuver le versement de l'aide, a indiqué à l'AFP une source proche de la présidence espagnole de l'UE.
Et la Commission européenne devrait rendre un avis sur la demande d'aide de la Grèce la semaine prochaine au plus tard, la mission préparatoire qu'elle effectue avec la BCE et le FMI étant sur le point de se conclure, selon une autre source proche des discussions.
Les marchés doutent cependant de l'efficacité de ce plan de 45 milliards d'euros pour résoudre les problèmes d'endettement du pays, d'autant que le recul du PIB grec, attendu à 2 % en 2010, pourrait être supérieur, a prévenu la Banque de Grèce.
La hausse du coût de l'emprunt est également entretenue par les réticences de l'Allemagne à prêter 8,5 milliards d'euros à la Grèce, avant des élections régionales le 9 mai qui s'annoncent risquées pour la coalition au pouvoir. Les deux Chambres du Parlement allemand pourraient toutefois décider d'ici au 7 mai le déblocage de l'aide à la Grèce par Berlin, a estimé mardi un responsable parlementaire allemand, Volker Kauder. En France, le Parlement examinera les 3 et 4 mai sa participation au plan européen (6,3 milliards d'euros).
Sur le front social, les deux grandes centrales syndicales du pays, celle de la fonction publique, l'Adedy, et celle du secteur privé, la Gsee, ont appelé à une grève générale mercredi 5 mai. Cet appel a été lancé alors que, selon un sondage paru hier, une majorité de Grecs (61 %) désapprouvent la décision du gouvernement de faire appel à l'aide de l'UE et du FMI. Le fonds fait particulièrement figure d'épouvantail, au point que 70,2 % des Grecs ne veulent pas de son argent.
La perspective d'une forte mobilisation sociale n'a pas ébranlé le Premier ministre Georges Papandréou qui n'a pas caché que les Grecs allaient connaître des temps difficiles. « L'heure de vérité est arrivée » : il faut « tout changer » en Grèce pour rendre l'économie viable, « État, habitudes, mentalités, comportements », a-t-il dit.
La crise grecque a semé la panique sur les marchés financiers en Europe et a commencé à s'étendre au Portugal, accentuant la pression sur l'Union européenne pour qu'elle surmonte ses divisions et débloque au plus vite l'aide financière promise.Nouveau coup dur pour la Grèce, l'agence de notation Standard and Poor's (SP) a...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut