Israël mène une série de frappes aériennes et de tirs sur le sud du Liban : jour 232 de la guerre de Gaza

Après la frappe israélienne sur une maison de Aïtaroun, une source sécuritaire rapporte que le bombardement a tué une personne et grièvement blessé une autre. Il n'était pas immédiatement clair s'il s'agissait de civils.

Par ailleurs, des tirs d'obus d'artillerie israéliens sur Khiam (Marjayoun), ont mis le feu à une habitation, rapportent des habitants. 

Quatre embarcations de l'armée américaine utilisées pour la jetée provisoire pour l'aide à Gaza se sont échouées ce matin à cause d'une « mer agitée », a fait savoir le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

« Les navires se sont détachés de leur mouillage et deux navires sont désormais amarrés à la plage près du ponton. Les troisième et quatrième navires sont échoués sur la côte israélienne près d'Ashkelon », relève un communiqué, ajoutant que « le ponton reste pleinement fonctionnel ».

Le Hezbollah a pour sa part revendiqué trois nouvelles frappes "en riposte aux attaques israéliennes contre les villages du Sud et habitations de civils". Ces frappes ont toutes trois visé des "bâtiments utilisés par des soldats" israéliens à Metoula, Menara et Shtoula. 

Au Liban-Sud, un bombardement israélien a visé, selon une source sécuritaire, une maison de Aïtaroun (Bint Jbeil), qui a pris feu. Des ambulances se sont dirigées sur les lieux de la frappe, qui aurait fait des blessés, rapporte cette source.

Ce qui s’est passé ces dernières heures au Liban-Sud :

- Vers 16h, l’aviation israélienne a attaqué le village de Jibbein (caza de Tyr).

- Le Hezbollah a annoncé, dans un communiqué avoir lancé plusieurs roquettes à 16h15 sur le poste israélien de "Zebdine", dans les fermes de Chebaa disputées.

- Vers 18h40, l’artillerie israélienne a pilonné les quartiers ouest du village de Meis el-Jabal (caza de Marjayoun)

- A 18h50, le Hezbollah a publié un communiqué dans lequel il annonce avoir bombardé le site israélien "d’al-Manara", face au village libanais de Houla (caza de Marjayoun)

- A 19h, le Hezbollah a publié un nouveau communiqué pour annoncer avoir visé « avec les armes adéquates » la position israélienne de "Roueissat el-Alam", sur les hauteurs contestées de Kfarchouba.

Un responsable israélien a affirmé à l'AFP qu'Israël avait l' « intention » de relancer cette semaine les négociations pour obtenir la libération des otages retenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.

« Il y a une intention de reprendre les discussions cette semaine », a déclaré ce responsable à l'AFP sous couvert d'anonymat.

A Gaza, le ministère de la Santé a annoncé un nouveau bilan de 35.903 morts dans l'enclave depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre. En 24 heures, au moins 46 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère qui fait état par ailleurs de 80.420 blessés en plus de sept mois de guerre.

Par ailleurs, des roquettes ont été tirées du Liban-Sud vers des positions israéliennes, a rapporté une source de sécurité. Peu après, le Hezbollah a revendiqué une frappe contre la "caserne de Zar'it", face à Marwahine, dans le caza de Tyr. Le parti dit avoir lancé cette frappe au moyen de "missiles téléguidés et tirs d'artillerie" et avoir "détruit sa cible". Elle a été menée "en riposte aux assassinats" commis par l'armée israélienne, citant une frappe lancée il y a deux jours à Mansouri (Tyr). Ce tir de drone visant une moto avait fait, selon nos informations, deux blessés. 

Les dernières nouvelles de la frontière entre le Liban et Israël : 

- Des tirs d'artillerie israéliens ont visé Khiam et la périphérie de Rab el-Talatine, dans le caza de Marjayoun. Dans la région de Rab el-Talatine, les tirs ont provoqué un incendie, selon des habitants. De son côté, la Défense civile des Scouts de la mission islamique (affiliée au mouvement Amal) a indiqué avoir éteint les flammes. 

- Des sources sécuritaires ont fait, elles, état d'un bombardement aérien entre Adaïssé et Markaba (Marjayoun). Cette frappe a visé une habitation proche d'une position de la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul). Des avions de chasse ont également ciblé Yaroun (Bint Jbeil), les environs de Kfar Kila (Marjayoun) et Aïta el-Chaab (Bint Jbeil).

Le G7 Finances réuni en Italie appelle Israël à « garantir » les services bancaires aux banques palestiniennes, de manière à éviter que des transactions vitales en Cisjordanie occupée soient bloquées, selon un projet de communiqué final obtenu par l'AFP.

« Nous appelons Israël à prendre les mesures nécessaires pour garantir que les services bancaires entre les banques israéliennes et palestiniennes restent en place », exhortent les grands argentiers des pays les plus riches du monde dans ce texte. Cet appel survient après la menace brandie cette semaine par Israël de priver les banques palestiniennes d'accès à son propre système bancaire.

Plus de détails sur le communiqué final du G7 ici.

Le ministère des Affaires étrangères du gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sánchez a averti Israël que les ordonnances émises par la Cour internationale de justice (CIJ) sont "contraignantes" et a exigé leur respect. "Nous exigeons leur application", a écrit le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares sur le réseau social X. "Cela concerne également le cessez-le-feu, la libération des otages et l'accès à l'aide humanitaire. La souffrance des habitants de Gaza et la violence doivent cesser", a-t-il ajouté.

La plus haute juridiction de l'ONU a ordonné vendredi à Israël de stopper "immédiatement" son offensive militaire à Rafah, une décision susceptible d'ajouter à la pression internationale en faveur d'une trêve après plus de sept mois de guerre.

La situation le long de la frontière entre le Liban et Israël depuis midi :

- L'artillerie israélienne a tiré des obus sur la périphérie de Rachaya el-Foukhar (Hasbaya), les environs de Naqoura et Zebqine (Tyr) et près de Markaba (Marjayoun), selon des habitants de ces différentes localités.

- Le Hezbollah a annoncé avoir visé « un char Merkava lors de son entrée sur le site d'el-Marj », face à Markaba. La frappe, réalisée selon le parti au moyen d'un « missile téléguidé », a « détruit » le véhicule et « blessé et tué » les soldats qui se trouvaient à bord. L'armée et les médias israéliens n'ont jusqu'à présent pas rapporté de victimes le long de la frontière.

⚡Deux combattants du Hezbollah ont été tués dans des frappes israéliennes contre deux véhicules dans le centre de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

« Un drone israélien a tiré deux missiles sur une voiture et un camion du Hezbollah près de la ville de Qoussair dans la province de Homs, alors qu'ils se rendaient à l'aéroport militaire d'al-Dabaa, tuant au moins deux combattants du Hezbollah et en blessant d'autres », a ajouté l'ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays.

Jusqu'à présent, le Hezbollah n'a pas annoncé de décès dans ses rangs.

Des tirs ont également été observés depuis le Liban-Sud dans la nuit, en direction des positions israéliennes après 21 heures.

- Suite à ces tirs, le Hezbollah a annoncé deux attaques, la première en réponse à l'attaque israélienne sur la ville de Hanaouiyé, au cours de laquelle le parti a utilisé un drone suicide sur le « quartier général nouvellement établi de la 91ème division de soldats israéliens dans la zone israélienne d'Ayelet ». La carte publiée par le parti montre le site visé près de la ville d'Ayelet Hashahar, dans le nord d'Israël, face au village libanais de Maroun al-Ras (Bint Jbeil). La seconde attaque a eu lieu à 21h30 contre une position israélienne à Beit Hillel, face à Houla (Marjayoun), au cours de laquelle des missiles Falaq ont été utilisés.

- L'armée israélienne, citée par Haaretz, a précisé qu' « une vingtaine de roquettes ont été lancées depuis le Liban ». « Plusieurs attaques ont été détectées sur les communautés de Dov et Manara, où elles ont causé des dégâts », selon l'armée.

Au Liban-Sud, selon des sources de sécurité, la nuit dernière a été marquée par les événements suivants :

- Après 21h30, l'armée de l'air israélienne a effectué une série de frappes aériennes visant Yaroun (Bint Jbeil), en particulier la zone sud-est de la ville entre les champs, ainsi que la zone de Maasara dans le village de Maroun el-Ras (Bint Jbeil), et la zone de Wadi al-Assafir à la périphérie du village de Khiam (Marjayoun). Les frappes aériennes ont été accompagnées de tirs d'artillerie israéliens avec des obus au phosphore blanc sur le village d'Adaissé (Marjayoun).

En outre, une personne a été tuée ce matin dans l'explosion de sa voiture dans la capitale syrienne Damas, a rapporté l'agence officielle Sana citée par l'AFP, sans donner de détails sur l'identité de la victime. Cette explosion s'est produite dans un quartier huppé abritant l'ambassade d'Iran et son consulat détruit le 1er avril lors d'une attaque imputée à Israël. C'est aussi un quartier ou le Hezbollah a une forte présence, selon l'AFP.

Par ailleurs, le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a annoncé la reprise des financements en faveur de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) après un entretien avec le Premier ministre palestinien Mohammad Mustapha à Rome.

L'Unrwa, qui coordonne la quasi-totalité de l'aide à Gaza, est en crise depuis janvier, lorsque Israël a accusé une douzaine de ses 13.000 employés de Gaza d'être impliqués dans l'attaque du 7 octobre. Cela a conduit de nombreux pays, dont les États-Unis, principal bailleur de fonds, à suspendre brusquement le financement de l'agence, menaçant ainsi ses efforts d'acheminement de l'aide à Gaza. Plusieurs Etats ont depuis repris leurs versements.

Un examen indépendant de la situation de l'Unrwa, mené par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a mis en évidence certains "problèmes liés à la neutralité" de l'agence, mais a souligné qu'Israël n'avait pas encore fourni de preuves de ses principales accusations.

Pour tenter de relancer les pourparlers sur une trêve, le chef de la CIA, William Burns, est attendu à Paris et le président français, Emmanuel Macron, a reçu hier le Premier ministre du Qatar et les ministres saoudien, égyptien et jordanien des Affaires étrangères.

Selon la présidence française, les dirigeants ont discuté de la mise en oeuvre de la "solution à deux Etats", soit un Etat palestinien viable aux côtés d'Israël. L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont récemment annoncé reconnaître l'Etat de Palestine. Les dirigeants ont aussi parlé des "leviers qui pouvaient être activés afin d'obtenir la réouverture de tous les points de passage" vers ce territoire palestinien et examiné comment "augmenter et approfondir leur coopération en matière d'aide humanitaire".

Tôt ce matin, des Palestiniens et des équipes de l'AFP ont aussi fait état de frappes aériennes et de tirs d'artillerie à Khan Younès (sud) et dans plusieurs quartiers de la ville de Gaza (nord). Des avions de chasse et des hélicoptères ont frappé le camp de Jabalia (nord) et des obus ont atterri près d'une centrale électrique au nord du camp de Nousseirat (centre), selon des témoins.

Des témoignages de Gaza :

"Nous espérons que la décision de la Cour va mettre la pression sur Israël afin de mettre fin à cette guerre d'extermination", a déclaré à l'AFP Oum Mohammad Al-Ashqa, une Palestinienne de Gaza-ville déplacée par les violences à Deir al-Balah.

Mais pour Mohammad Saleh, aussi rencontré dans cette ville du centre du territoire palestinien, "Israël est un Etat qui se considère au-dessus des lois. Je ne crois donc pas que (...) la guerre ne puissent cesser autrement que par la force".

Dans la foulée, les bombardements israéliens se sont poursuivis dans la bande de Gaza, notamment dans plusieurs quartiers dans l'est et dans le centre de Rafah. Des affrontements entre l'armée israélienne et la branche armée du Hamas ont également fait rage.

Le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, a salué de son côté la décision de la CIJ tout en déplorant qu'elle se limite "seulement à Rafah".

La CIJ a également ordonné la "libération immédiate et inconditionnelle" des otages à Gaza.

Israël s'est défendu, affirmant qu'il n'avait "pas mené et ne mènera pas d'opérations militaires dans la zone de Rafah" susceptibles de "conduire à la destruction de la population civile palestinienne", selon l'AFP.

Son armée a lancé le 7 mai des opérations au sol à Rafah, avec l'objectif d'y anéantir les derniers bataillons du Hamas qui est à l'origine de l'attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre ayant déclenché la guerre. 

L'armée israélienne bombarde la bande de Gaza, y compris Rafah, au lendemain d'une décision de la Cour internationale de justice (CIJ) lui ordonnant de suspendre ses opérations dans ce secteur sur fond d'efforts à Paris pour arracher un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

La plus haute juridiction de l'ONU - dont les décisions sont juridiquement contraignantes mais qui manque de mécanismes pour les mettre en oeuvre -, a aussi ordonné à Israël de maintenir ouvert le passage de Rafah, dans l'extrême sud de la bande de Gaza à la frontière avec l'Egypte, essentiel à l'entrée de l'aide humanitaire mais fermé après le lancement de son opération terrestre début mai. 

Bonjour !

Nous sommes au 232e jour de la guerre dans la bande de Gaza. Il s'agit également du 231e jour depuis l'ouverture d'un front au Liban-Sud entre le Hezbollah et l'armée israélienne.

Retrouvez ici notre couverture en direct du conflit et ses répercussions dans la région.