Lyon à quitte ou double ce soir face au Bayern Munich

Battus 1-0 en Bavière il y a une semaine, les joueurs de Claude Puel ont les moyens de devenir le cinquième club français à se qualifier pour la finale de la plus prestigieuse des Coupes européennes après Reims, Saint-Étienne, Marseille et Monaco.
« Mettre de l'impact » sera l'une des clés pour faire chuter le Bayern, quatre fois vainqueur de l'épreuve, comme l'a souligné Hugo Lloris, l'irréprochable gardien des septuples champions de France. Il faudra aussi trouver le chemin des filets au moins deux fois, et sans doute davantage, car si les Allemands marquaient au stade de Gerland, l'OL devrait l'emporter par deux buts d'écart.
« C'est embêtant de ne pas avoir marqué de but à Munich », reconnaît Puel, dont la formation a éliminé le Real Madrid en huitième de finale après avoir scoré à Santiago-Bernabeu.
Le technicien lyonnais sait aussi que l'addition aurait pu être beaucoup plus lourde en faveur du Bayern, tant ses joueurs se sont montrés amorphes à l'Allianz Arena, bousculés par la formation de Louis van Gaal, sans avoir profité de l'expulsion de Franck Ribéry dès la 37e minute de jeu.
Les Lyonnais n'auront plus l'excuse du long voyage en bus vers l'Allemagne, rendu obligatoire en raison du nuage produit par le volcan islandais, et qui avait succédé à un premier long parcours autoroutier entre Bordeaux et la capitale des Gaules à l'issue d'un match de Ligue 1.
« Je ne veux pas entendre parler d'excuses à cause du voyage », a déclaré Cris, le défenseur central, qui souhaite une révolte mardi soir (20h45) à Gerland. « Si des joueurs disent cela, c'est qu'ils ne sont pas prêts à jouer une finale de Coupe d'Europe. »
Si le Bayern, en lice pour le triplé (Ligue des champions, Bundesliga, Coupe d'Allemagne), devra se passer des services de Ribéry pour ce match retour, l'OL a perdu à l'aller Jérémy Toulalan, expulsé après deux cartons jaunes en début de seconde période.
Jean-Alain Boumsong, remis d'une blessure au mollet, devrait donc retrouver la charnière centrale avec Cris, qui soigne un genou douloureux. Et Puel une formation combattante comme il les aime, puisque Lyon, dont le match contre Monaco en L1 a été repoussé ce week-end pour favoriser la préparation pour cette demi-finale, devrait cette fois être plus frais que le Bayern. Les Munichois ont été contraints au nul 1-1 en Bundesliga par le Borussia Moechengladbach samedi et ont été rejoints en tête du classement par Schalke, vainqueur 1-0 au Herta Berlin.
Van Gaal retrouvera cependant Mark Van Bommel dans l'entrejeu. Le Néerlandais, une vieille connaissance des Lyonnais du temps de leurs confrontations avec le PSV Eindhoven, sera forcément un poison, par ses provocations, à l'instar de son compatriote Arjen Robben, le buteur du match aller aux 20 buts en 31 rencontres cette saison, capable de marquer au moindre relâchement de la défense adverse.
Les compartiments offensifs devront faire la différence lors de ce match retour. L'OL pourrait profiter du fait que la défense centrale du Bayern a été secouée à Moenchengladbach : Martin Demichelis souffre d'une contracture au mollet et Daniel Van Buyten d'une double contusion tibia/mollet droit.
Le buteur argentin Lisandro Lopez, qui a demandé « un changement d'attitude », espère ne plus se battre seul aux avant-postes comme à Munich, où l'équipe lyonnaise, jouant trop bas, n'avait pu l'alimenter en ballons de but. Sidney Govou, la « bête noire » du Bayern, remplaçant à l'aller, pourrait être titularisé à Gerland, puisqu'il faudra passer par les ailes pour tenter de déchirer la solidité et la compacité d'une formation allemande qui, comme l'OL, retrouve les sommets après un automne délicat.
Jean-Michel Aulas, le président de l'OL, a pris position pour défendre la réputation de Govou, cité dans une affaire de mœurs, ainsi que Ribéry et Karim Benzema, deux autres internationaux français. Michel Bastos et Cesar Delgado pourraient aussi participer à l'élargissement du jeu.
Si Lyon a sorti le Real avant de dominer Bordeaux pour atteindre la première demi-finale de son histoire en Ligue des champions, le Bayern a éliminé Manchester United.
« En étant ballotté (à l'aller) comme on l'a été, cela laisse de l'espoir », estime Jean-Michel Aulas, qui se rappelle que sa formation avait déjà su limiter la casse en première mi-temps à Santiago-Bernabeu, avant d'obtenir sa qualification.