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Lifestyle - Objets et histoire

Qui va le trancher ?

Au mois d'avril 334, Alexandre de Macédoine, jeune souverain à peine âgé de 22 ans, franchit les Dardanelles et pénètre en Asie mineure avec une armée de 38 000 hommes. Craignant de l'affronter, les cités lydiennes et phrygiennes annexées à l'Empire perse lui ouvrent leurs portes. Gordion est l'une de ces cités. Cette cité doit son nom à son fondateur Gordias qui était à l'origine un simple paysan laboureur. D'après la légende, il serait devenu roi selon l'accomplissement d'un oracle qui promettait le trône à qui entrerait le premier dans le temple de Zeus. Ce qu'il fit. Son fils Midas a consacré au dieu des dieux le char qui portait Gordias quand on lui offrit la royauté. Le joug de ce char est lié au timon par un nœud si subtilement fait que l'on ne peut en apercevoir les extrémités. On le nomme le nœud gordien. Bien des candidats ont essayé de démêler le nœud mythique du roi Gordias, en vain. D'après l'oracle, celui qui le dénouera deviendra le maitre de l'Asie. C'est l'occasion idéale pour Alexandre de prouver son courage et de montrer à tous que son expédition est protégée par les dieux. Alexandre n'hésite pas une seconde, d'un coup d'épée, il tranche le nœud gordien. Dès lors chacune de ses victoires, chacune de ses conquêtes seront perçues comme l'accomplissement d'une volonté divine. Dès son plus jeune âge, ce garçon est voué à un destin légendaire et sa légende commence très tôt à l'adolescence lorsqu'il dompte le cheval bucéphale que personne ne parvenait à monter. S'apercevant que le cheval est tout simplement effrayé par son ombre, Alexandre s'avance calmement vers l'animal face au soleil, Bucéphale se calme immédiatement et, depuis ce jour, il se laissa monter à cru par les valets, mais une fois paré du harnais royal, seul Alexandre était accepté, le cheval se mettait à genoux pour aider son maître à monter. Tous deux avaient presque le même âge, tous deux moururent au début de la trentaine et ensemble ils conquirent le monde. Mais même les plus belles histoires ont une fin : c'est au Pendjab pendant la bataille qui opposa Alexandre à Poros l'Indien en 326 avant J-C que le vaillant bucéphale fut mortellement blessé après avoir mené son maître à la victoire. Plus que la perte d'une monture, le roi de Macédoine déplora la disparition d'un ami véritable et fonda sur le site même la ville de Bucéphalie (l'actuelle Phalia au Pakistan) en hommage à son compagnon. Véritable mythe, sorte de demi-dieu de la guerre, Alexandre demeure le modèle de tous les conquérants de l'histoire. L'épisode de Gordion qui a scellé son destin de conquérant a donné lieu à une expression connue de tous les décideurs, notamment en politique : trancher le nœud gordien, c'est résoudre de manière radicale par la force s'il le faut une difficulté ardue. Le nœud gordien c'est aussi le titre choisi par Georges Pompidou pour un ouvrage qu'il a publié en 1969 dans lequel il livre son commentaire sur les événements de mai 68... Armes du Hezbollah, tabac dans les lieux publics, mariage civil, nuisance sonore à Gemmayzé, carrières défigurant nos montagnes... Aussi variés que peuvent être les sujets, ils ne supportent pas la mollesse... Et qui va le trancher ce nœud gordien ? Un sacré Baroud...eur en tout cas !
Au mois d'avril 334, Alexandre de Macédoine, jeune souverain à peine âgé de 22 ans, franchit les Dardanelles et pénètre en Asie mineure avec une armée de 38 000 hommes. Craignant de l'affronter, les cités lydiennes et phrygiennes annexées à l'Empire perse lui ouvrent leurs portes. Gordion est l'une de ces...

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