« Nous avons découvert trois nouvelles espèces par mois en moyenne, 123 au cours des trois dernières années et au moins 600 depuis quinze ans », s'est félicité Adam Tomasek, responsable du programme « Cœur de Bornéo » du WWF, joint au téléphone à Brunei par l'AFP. « Les nouvelles découvertes démontrent la richesse de la biodiversité sur Bornéo et laissent espérer de nouvelles découvertes, dont certaines pourraient être susceptibles de contribuer à guérir des maladies comme le cancer ou le sida. »
Le « Cœur de Bornéo » abrite dix espèces de primates, plus de 350 d'oiseaux, 150 de reptiles et amphibiens ainsi que quelque 10 000 plantes qui ne se trouvent pas ailleurs dans le monde, indique le rapport de WWF.
Parmi les nouvelles espèces mises au jour en 2008, figure une grenouille de 7 cm à tête plate, la « Barbourula kalimantanensis », qui respire par la peau, ne possédant pas de poumons. Les chercheurs ont découvert la même année le « Phobaeticus chani », un phasme considéré comme le plus long insecte du monde avec un corps de près de 36 cm (sans les antennes). Sa forme de brindille lui permet de se dissimuler dans les branchages. Seuls trois spécimens de cette espèce ont été découverts.
Autre animal insolite, la limace découverte sur le mont Kinabalu qui lance des « fléchettes d'amour » qui injectent des hormones à son partenaire afin d'accroître les capacités de reproduction.
Les scientifiques appellent les trois pays à agir avec détermination pour garantir la protection de la biodiversité dans le « Cœur de Bornéo ». « Nous savons qu'il est impossible, pour les trois gouvernements, de ne pas y développer des activités minières, forestières ou de plantation de palmiers à huile, indique M. Tomasek. Ce que nous demandons est qu'un équilibre soit établi entre la préservation et un développement durable afin de protéger cette zone unique pour les générations futures. »
L'Indonésie et la Malaisie sont les deux premiers producteurs d'huile de palme, avec 85 % de la production mondiale. Cette exploitation est dénoncée par des organisations écologistes comme l'une des principales causes de la déforestation, notamment sur Bornéo.
Pour M. Tomasek, la protection du « Cœur de Bornéo » est essentielle pour la sauvegarde d'espèces menacées comme l'éléphant pygmée, le rhinocéros de Sumatra, le léopard tacheté ou les orangs-outangs. « C'est la dernière place forte pour la sauvegarde à long terme de ces espèces », souligne-t-il.
commentaires (0)
Commenter