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Lifestyle - Biologie

Un univers microbien océanique d’une immensité insoupçonnée...

Les cellules microbiennes marines pèseraient collectivement l'équivalent de 240 milliards d'éléphants africains.
La génétique a révélé un univers microbien océanique d'une immensité et d'une diversité insoupçonnées, qui va permettre de mieux comprendre le rôle-clé joué par ces micro-organismes dans l'écosystème terrestre, selon des travaux publiés hier. « Le nombre total d'espèces microbiennes marines, y compris les bactéries et les archaeas (micro-organismes unicellulaires sans noyau), est probablement proche du milliard selon leurs caractéristiques moléculaires », estime John Baross, biologiste de l'Université de Washington à Seattle (Ouest) qui participe à ce projet international de recensement des espèces marines microscopiques.
Le monde microbien constitue de 50 à 90 % de la biomasse océane. Les cellules microbiennes marines pèseraient collectivement l'équivalent de 240 milliards d'éléphants africains soit « 35 éléphants de microbes marins » par habitant de la Terre. « L'ampleur des découvertes dans la faune marine a été de très loin la plus étendue dans le monde microbien », souligne Mitch Sogin, du Marine Biological Laboratory dans le Massachusetts (Nord-Est).
Avec les méthodes traditionnelles, les scientifiques n'avaient isolé qu'environ 20 000 différents genres microbiens marins, mais les avancées dans le séquençage de l'ADN ont permis de lever le voile sur ce vaste monde microbien des océans. L'identification des espèces microbiennes, des zooplanctons et larves peuplant les océans et l'estimation de leur nombre ainsi que leur rôle respectif sont essentielles pour comprendre l'étendue et la stabilité de la chaîne alimentaire de la Terre, le cycle carbonique et d'autres fonctions planétaires fondamentales, expliquent ces chercheurs, notant aussi le potentiel médical de ces micro-organismes. Comptant pour plus de 95 % de la « respiration des océans », ces nombreuses différentes familles de microbes permettent de maintenir les conditions nécessaires pour que la Terre soit habitable, soulignent-ils.
Les microbes marins sont les plus petits rouages indispensables au fonctionnement de l'écosystème planétaire, résument les auteurs de ces travaux. Ces microbes sont de véritables usines de recyclage du CO2 absorbé par les océans qu'ils transforment en carbone retombant dans les fonds marins. Ils digèrent aussi l'azote, le soufre, le fer, le manganèse et bien d'autres composants, faisant que cette faune microbienne marine régule la composition de l'atmosphère terrestre, influence le climat, recycle les nutriments et décompose les polluants. Ces chercheurs soulignent aussi la récente découverte d'un vaste tapis formé de microbes reposant sur les fonds marins au large de la côte pacifique de l'Amérique du Sud, dont la superficie est équivalente à celle de la Grèce. Cette vaste structure formée de microbes compte parmi l'une des plus grandes masses vivantes de la planète.
Outre les microbes et bactéries des océans, il y a ceux vivant en symbiose dans les centaines de milliers d'animaux marins tous dotés d'une flore microbienne dans leurs intestins. Cela pourrait représenter des centaines de millions d'espèces microbiennes de plus et représente « un énorme champ de recherche pour la prochaine décennie » tout comme le monde des virus marins.
Pour ce projet de recensement microbien, des échantillons ont été prélevés à plus de 1 200 sites et à différentes profondeurs, permettant d'accumuler plus de 18 millions de séquences d'ADN microbiens qui recouvrent plus de cent grands genres en taxonomie.
La génétique a révélé un univers microbien océanique d'une immensité et d'une diversité insoupçonnées, qui va permettre de mieux comprendre le rôle-clé joué par ces micro-organismes dans l'écosystème terrestre, selon des travaux publiés hier. « Le nombre total d'espèces...

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