Égypte : accord France Télécom/Orascom sur ECMS (Mobinil)

Les groupes français France Télécom et égyptien Orascom Telecom ont annoncé mercredi soir au Caire un accord pour abandonner leur différend sur le contrôle du premier opérateur de téléphonie mobile d'Égypte ECMS (Mobinil), dont ils sont actionnaires. L'accord prévoit qu'il n'y ait « pas de changement dans le taux de participation » des deux entreprises, a annoncé le directeur général adjoint de France Télécom Jean-Yves Larrouturou après une réunion de travail avec les dirigeants d'Orascom, en présence du ministre égyptien des Télécommunications Tarek Kamel. « Nous avons mis fin au piège que contenait l'accord précédent, notamment en changeant les mécanismes de règlement des différends qui donnaient le sentiment que chacun pouvait chercher à prendre le dessus », a-t-il ajouté. Les modalités de cet accord n'ont toutefois pas été précisées par les dirigeants des deux groupes présents, qui ont indiqué qu'elles seraient finalisées dans les prochaines semaines. Un tribunal égyptien avait rejeté samedi dernier une OPA de France Télécom sur 49 % d'ECMS, filiale de l'opérateur égyptien Mobinil, au terme d'une bataille juridique avec Orascom Telecom. Ce tribunal était venu annuler le feu vert qu'avait donné à cette opération l'autorité égyptienne de régulation (EFSA) en décembre, estimant que « l'offre de France Télécom aurait violé les droits des petits porteurs ».
Suite à l'accord de l'EFSA, France Télécom avait annoncé en décembre avoir lancé une OPA sur 49 % d'ECMS, pour un montant maximal de 1,48 milliard d'euros. L'autorisation reçue portait sur un « prix de 245 livres égyptiennes par action (environ 30 euros) », avait précisé l'opérateur français. Sur pression d'Orascom, l'OPA avait déjà été bloquée en janvier par la justice égyptienne. ECMS est détenu à 51 % par Mobinil, à 20 % par Orascom, les 29 % restants étant flottants. France Télécom est propriétaire de Mobinil à hauteur de 71,25 %. Les 28,75 % restants sont détenus par Orascom. Mobinil, la maison mère d'ECMS, était au cœur d'un différend entre Orascom et le groupe français depuis qu'en mars 2009, la cour de la Chambre de commerce internationale avait condamné le premier à transférer sa participation dans Mobinil à France Télécom.