La Grèce se rapproche de l’activation du mécanisme d’aide UE-FMI

La Grèce a entamé hier le processus qui pourrait enclencher l'activation du mécanisme d'aide, décidé la semaine dernière par l'Eurozone pour mettre fin à sa dramatique dérive budgétaire, et demandé des clarifications sur le montant des prêts éventuels. Le ministère des Finances a annoncé que le gouvernement grec souhaitait clarifier le mécanisme et a souhaité entamer des discussions avec la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) sur « un programme de politiques économiques », toutefois « sans que cela constitue une demande d'aide ». Selon l'Agence de presse grecque ANA (semi-officielle), la Grèce veut notamment connaître les montants des prêts dont elle pourrait bénéficier après 2010 dans le cadre de ce mécanisme d'aide. Mais aux yeux d'un analyste dans une banque grecque, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, il s'agit d'un « premier pas en vue d'une activation du mécanisme d'aide ». « On demande un calendrier et des sommes précises », a-t-il expliqué à l'AFP. Le FMI a, pour sa part, annoncé après la publication de la demande grecque qu'il enverrait lundi une mission à Athènes en réponse à la demande des autorités grecques pour discuter des conditions d'un prêt éventuel. Des représentants de la Commission européenne se rendront également lundi à Athènes, aussi à la demande de la Grèce, pour des discussions sur le mécanisme d'aide financière, a annoncé le commissaire aux Affaires économiques Olli Rehn. « La Commission continue de travailler étroitement avec la BCE et le FMI sur ce mécanisme », a précisé M. Rehn.
Le ministère grec des Finances a indiqué dans une lettre qu'« en accord avec la déclaration de soutien envers la Grèce par les membres de la zone euro, les autorités grecques demandent à discuter avec la Commission européenne, la BCE et le FMI d'un programme pluriannuel de politiques économiques basées sur les conclusions de la réunion des ministres européens de l'Économie et des Finances (Ecofin) de février ». Ce programme « pourrait être soutenu par une assistance financière des membres de l'Eurozone et du FMI si les autorités grecques décidaient de demander une telle aide », a précisé le ministère. Le ministère a souligné en outre que sa missive « ne constituait pas une demande d'aide ». Selon des sources du ministère, cette lettre vise bien à lancer la procédure pour que la Grèce entame officiellement des discussions en vue de déterminer les conditions du mécanisme d'aide annoncée le week-end dernier par l'Union européenne, au cas où finalement Athènes déciderait d'y recourir. Le FMI a également précisé, de son côté, que la Grèce n'avait pas réclamé l'assistance financière du Fonds à ce stade. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a précisé qu'il envoyait une équipe pour commencer les discussions à Athènes ce lundi sur les politiques « qui pourraient constituer la base d'une assistance financière du Fonds, dans le cadre d'un programme étalé sur plusieurs années, au cas où les autorités décideraient de demander une telle assistance ». La directrice des relations extérieures du FMI, Caroline Atkinson, a indiqué lors d'un point presse à Washington que le montant de ce prêt éventuel serait discuté à cette occasion. La décision grecque d'engager des discussions avec le Fonds « est cohérente avec l'accord entre dirigeants européens lors du week-end dernier, selon lequel le soutien financier venant des membres de la zone euro doit accompagner main dans la main l'engagement du FMI et son assistance financière », a ajouté M. Strauss-Kahn.
Les ministres de la zone euro ont annoncé dimanche un programme d'aide à la Grèce, qui doit couvrir une période de trois ans, avec un volume de crédits allant jusqu'à 30 milliards d'euros, au taux de 5 %, pour la première année. Cette aide devrait être combinée à un apport du FMI, d'un montant de 10 à 15 milliards d'euros. Une nouvelle réunion de l'Eurogroupe est prévue aujourd'hui à Madrid, en prélude à la réunion informelle de l'Ecofin ce week-end dans la capitale espagnole, à laquelle doit participer le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou.