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Liban - Recherche

Le prix L’Oréal-Unesco, pour les femmes et la science

Marie Abboud a été récompensée au Liban pour ses travaux innovants en matière d'imagerie optique. 

La boursière libanaise, Marie Abboud.

Dans son bureau de la faculté des sciences, située sur les hauteurs de Beyrouth, Marie Abboud affiche fièrement son certificat d'obtention de la bourse Unesco L'Oréal. Il y a un an, elles étaient quinze comme elle à recevoir la prestigieuse récompense. Venues du monde entier, ces jeunes doctorantes et docteurs âgées de moins de 35 ans ont toutes gagné le droit d'effectuer une partie de leurs recherches dans le pays de leur choix. À trente ans, Marie Abboud est la sixième Libanaise à obtenir ce prix. Créé il y a dix ans et financé par L'Oréal, ce trophée vise à encourager les vocations scientifiques auprès de la gent féminine. Notamment en leur octroyant une bourse pour une durée d'un an et renouvelable pour la même période.
Originaire du petit village de Jaj, dans la montagne de Jbeil, ce sont les arcs-en-ciel qui ont donné à Marie le goût des sciences. « Toute petite, j'étais émerveillée par ces immenses pans de couleurs qui se forment dans le ciel. Lorsque plus tard, j'ai compris que l'on pouvait expliquer ce phénomène par la physique, j'ai voulu me lancer dans la recherche. »
Maître de conférences à la faculté des sciences et directrice du département de physique à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth, elle s'est peu à peu spécialisée dans les nouvelles techniques d'imagerie optique au service de la biologie. Un travail qui lui a valu de percevoir en 2009 une enveloppe de 20 000 dollars de la part de L'Oréal. Depuis, elle s'envole régulièrement pour la France, où elle collabore avec l'équipe du laboratoire de Spectrométrie et d'optique laser à Brest. Son projet vise à développer de nouvelles méthodes non invasives, pour l'étude de tissus vivants. Au milieu de son laboratoire d'expérimentation, assiégé de diodes et de circuits électriques en tout genre, la boursière décrit sa manipulation : « L'expérience consiste à pointer un rayon laser sur un tissu quelconque et à analyser la lumière diffusée par le corps. S'il s'agit par exemple d'une pomme, la lumière renvoyée par le fruit nous indique son degré de maturité. »
Selon le jury du prix Unesco L'Oréal, ces recherches pourraient ouvrir des perspectives intéressantes pour le Liban, pays fortement tourné vers le secteur de l'agroalimentaire. « Le dispositif à base de laser est facilement transportable. On peut donc imaginer pouvoir l'utiliser directement sur l'arbre. De sorte que l'agriculteur ne sera plus contraint d'écraser le fruit pour savoir s'il est mûr ou pas », explique Marie Abboud.
L'imagerie optique trouve aussi son application dans les sciences médicales. « En utilisant le laser sur des tissus humains, les praticiens peuvent détecter des tumeurs et établir un diagnostic. Cette technique facilite également la mesure de l'étendue des brûlures causées par l'irradiation chez les patients sous radiothérapie », indique la physicienne.
Au Liban et dans les pays arabes, Marie Abboud est la première scientifique à s'être intéressée au sujet. Les fonds reçus par L'Oréal lui ont permis de financer une partie de son matériel d'expérimentation. Une aide non négligeable, quand on sait que le prix d'un laser peut monter jusqu'à plusieurs milliers de dollars. Et comme les autres boursières, cette récompense lui a apporté une reconnaissance sur la scène internationale. 
Dans son bureau de la faculté des sciences, située sur les hauteurs de Beyrouth, Marie Abboud affiche fièrement son certificat d'obtention de la bourse Unesco L'Oréal. Il y a un an, elles étaient quinze comme elle à recevoir la prestigieuse récompense. Venues du monde entier, ces jeunes doctorantes et docteurs âgées de moins de 35 ans...
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