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Arabie : sort incertain pour un "sorcier" libanais condamné à mort

Le sort d'un Libanais condamné à mort pour "sorcellerie" en Arabie saoudite restait incertain jeudi, son avocate parlant d'une décapitation imminente alors qu'un diplomate et des défenseurs des droits de l'Homme indiquent qu'il pourrait bénéficier d'un sursis.

L'avocate au Liban de Ali Sabat, May el-Khansa, a affirmé mercredi qu'il devait être exécuté prochainement, alors qu'Amnesty International a indiqué avoir reçu des informations selon lesquelles l'exécution était prévue jeudi.

Mais l'ambassadeur du Liban à Ryad, Marwan Zein, interrogé par téléphone par l'AFP, a déclaré n'avoir pas informé d'une exécution imminente. "L'ambassade n'a pas été informée par les autorités saoudiennes d'une sentence qui devrait être exécutée", a-t-il indiqué alors que les exécutions ont généralement lieu le jeudi et le vendredi en Arabie saoudite.

Il a ajouté que le sort de M. Sabat était toujours "examiné par la justice" et que la procédure judiciaire n'était "pas encore dans sa phase finale".

Un chercheur de Human Rights Watch, Christophe Wilcke, a également assuré que la procédure légale n'avait pas été épuisée. Selon lui, l'affaire doit être encore examinée par "la cour suprême" et la sentence doit ensuite "être approuvée" par le roi Abdallah.

Interrogé sur la déclaration de l'avocate, M. Wilcke a estimé qu'il se pourrait que les Saoudiens "n'aient pas respecté leur obligation d'informer (le Liban) de l'évolution de cette affaire".

Il a aussi reproché aux Libanais leur inaction. "Depuis que cette affaire est venue à la lumière (...) nous n'avions pas vu beaucoup d'action de la part de diplomates et de responsables libanais pour tenter de défendre (ce Libanais)", a déclaré M. Wilcke à l'AFP.

A Beyrouth, le cabinet du Premier ministre Saad Hariri a refusé de parler jeudi de cette affaire, mais le ministre de la Justice, Ibrahim Najjar, a dit qu'il espérait "avoir fait le nécessaire" pour éviter cette exécution.

"J'espère que les autorités saoudiennes se rendent compte qu'un même délit n'est pas sanctionné de la même manière dans d'autres pays et qu'elles sont sensibles a toutes les recommendations qui leur sont faites", a-t-il dit à l'AFP, sans détailler ce qu'il a fait.

Une vingtaine de personnes ont manifesté jeudi après-midi contre la peine de mort devant l'ambassade d'Arabie saoudite au Liban.

Condamné à mort en 2009, M. Sabat, 46 ans avait fait appel et selon son avocate au Liban, l'appel a été rejeté mais il peut encore bénéficier d'une grâce du gouverneur de la province dans laquelle il est jugé.

Arrêté en mai 2008 à Médine en possession de talismans et de plantes médicinales, M. Sabat a été accusé de pratiquer la magie noire.

Mais l'avocate a assuré que son client avait été arrêté alors qu'il effectuait le pèlerinage à La Mecque et qu'il n'avait pas pratiqué la sorcellerie dans le royaume.

Selon Amnesty, ce Libanais avait été condamné pour les conseils et les prédications qu'il donnait sur une télévision au Liban.

"Ali Sabat semble avoir été condamné pour le seul exercice de son droit à la libre expression", a affirmé dans un communiqué, Malcolm Smart, chef de la section d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord.

Le viol, le meurtre, l'apostasie, le vol à main armée, le trafic de drogue et la sorcellerie font partie des crimes passibles de la peine capitale dans le pays, qui applique strictement la charia, la loi islamique.

Ryad avait annoncé en 2009 son intention de lancer une campagne pour combattre la sorcellerie, une pratique interdite mais répandue dans le royaume ultraconservateur.

En novembre 2007, un pharmacien égyptien, reconnu coupable de sorcellerie, avait été décapité.

Le sort d'un Libanais condamné à mort pour "sorcellerie" en Arabie saoudite restait incertain jeudi, son avocate parlant d'une décapitation imminente alors qu'un diplomate et des défenseurs des droits de l'Homme indiquent qu'il pourrait bénéficier d'un sursis.
L'avocate au Liban de Ali Sabat, May el-Khansa, a affirmé mercredi qu'il devait...