Deux toiles de l’exposition: «Le repos du guerrier» et une peinture de la série «Lebanon 1978». (Wassim Daou)
Après une première exposition consacrée à Marwan Sahmarani et toujours dans l'objectif de promouvoir les valeurs sûres de l'art libanais auprès de sa clientèle, la banque privée FFA* accroche dans ses locaux, jusqu'au 4 mai, une dizaine de peintures d'Oussama Baalbaki.
Talent reconnu par le jury du Salon d'automne du Musée Sursock qui lui a décerné, en 2009, une mention spéciale pour son Autoportrait, ce jeune peintre a aussi remporté la médaille d'argent aux derniers Jeux de la francophonie pour sa Nature morte représentant le fameux bus de Aïn el-
Remmaneh.
Dans cette exposition (réalisée avec le concours de Nada Boulos el-Assaad et du galeriste Saleh Barakat) où, comme toujours chez Oussama
Baalbaki, le noir et blanc domine, on devine cependant, à travers deux tableaux au chromatisme soutenu, une amorce de retour à la couleur.
Sauf que la gravité poétique du travail de ce trentenaire, que l'on devine marqué par la guerre, reste la même. Car c'est la même poésie du tragique, mâtinée d'ironie, qui sourd autant de ses «portraits sériels» (réunis d'ailleurs sous l'intitulé général de Lebanon 1978) de voitures ou de bus, aux carcasses criblées de balles, abandonnés au milieu de nulle part, peints en 2009, en noir et blanc, que de sa toute dernière peinture d'une chaise lie-de-vin sur fond vert oscillant sur ses trois jambes, la quatrième ayant été sciée, éloquemment baptisée The Proud Chair!
Des œuvres puissantes et sensibles à la fois, servies aussi par la maîtrise technique d'un artiste d'avenir.
Z.Z.
* Marfaa, 128, rue Foch. Visites: du lundi au vendredi, de 10h00 à 18h00.
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