Dans la ville située dans la région du Maule, à 300 km au sud de Santiago, des hélicoptères et des camions militaires ont fini par apporter de la nourriture et de l'eau pour les distribuer, comme c'est déjà le cas à Constitution, plus au sud, où les pillages violents s'étaient multipliés en raison des pénuries. Les militaires, l'arme chargée, sont aussi là pour assurer la sécurité. Une vingtaine de soldats encadrent une organisation américaine, Samaritans Purse, qui remet des rations alimentaires à une longue file silencieuse de sinistrés affamés. « Quand les gens ont faim, il y a souvent des problèmes. Souvenez-vous d'Haïti », où la distribution d'aide avait provoqué des émeutes après le séisme du 12 janvier, justifie le commandant.
Quatre jours après le tremblement de terre de magnitude 8,8 qui a frappé le Chili, 14 000 soldats ont été déployés dans les régions sinistrées pour faire baisser la tension, et sept villes ont été placées sous couvre-feu. Dans la région du Maule, connue pour ses plages et son poisson, près de 600 habitants et touristes sont morts, sur les 795 victimes du séisme. Sur la pancarte qui accueille les visiteurs : un parasol, des bateaux et le soleil. Sur le mur de la morgue de la ville : une liste avec les noms de 51 morts. Des équipes de la police criminelle sont à la recherche de corps dans les vagues. Le responsable militaire des opérations d'urgence dans la zone a dit qu'à mesure de l'arrivée des troupes et des secouristes, les autorités prenaient conscience de l'ampleur des dégâts. Le bilan pourrait dépasser les mille morts sur la côte, selon lui. « La force du tsunami a été énorme », explique le général Bosco Pesse. « L'eau a pénétré sur deux kilomètres à l'intérieur des terres », dit-il.
Quand les vagues ont déferlé, en pleine nuit, les restaurants et les bars de la plage étaient pleins à Constitucion. C'était la fin de l'été et une foule s'était pressée sur le sable avant un feu d'artifice. Il reste de cette soirée un enchevêtrement de tables, de voitures et de réfrigérateurs, une masse de planches, de murs brisés et de câbles électriques.
Claire ROSEMBERG (AFP)
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