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Sport - Jeux olympiques - Vancouver 2010

Des larmes aux rires à Vancouver...

Ouverts dans le deuil avec la mort d'un lugeur géorgien, les Jeux olympiques d'hiver de Vancouver se sont achevés dimanche dans la joie, après la victoire tant attendue du Canada dans le tournoi masculin de hockey sur glace.

Un accueil triste et des adieux joyeux, ce n'était pas le moindre des paradoxes qu'a offerts l'olympisme durant ces 17 jours de compétition.
La finale d'anthologie en hockey sur glace entre le Canada et les États-Unis, achevée au but en or grâce à Sidney Crosby, était la bienvenue pour clore les Jeux sur une note positive.
Il aura fallu le succès colossal des sportifs locaux, qui ont terminé en tête du tableau des médailles en battant le record de titres en une seule édition (14), pour surmonter les obstacles dressés sur la route des organisateurs. Mais ceux-ci ne se sont pas non plus facilité la tâche.
Le président du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogge, s'est gardé de dire, lors de son discours de clôture, que l'on avait assisté aux plus grands Jeux d'hiver de l'histoire. Et pour cause, tout avait très mal commencé.
La presse canadienne, confortée par des enquêtes d'opinion, déplorait le peu d'enthousiasme du pays pour ses Jeux d'hiver.
Ceux-ci intervenaient en pleine crise économique et nombreux étaient les Canadiens à penser que l'argent investi aurait été mieux utilisé ailleurs.
Et dans un pays attaché à l'environnement, les images des avions et hélicoptères réfrigérés transportant de la neige jusqu'à Cypress Mountain ne passaient pas.

Des débuts catastrophiques
Le vendredi 12 février, jour de la cérémonie d'ouverture, fut catastrophique. Le lugeur géorgien Nodar Koumaritachvili se tuait lors d'un entraînement sur une piste jugée par certains trop rapide. Les images choquantes de son corps ricochant sur un pilier métallique resteront définitivement associées à ces Jeux.
Lors de la cérémonie, un problème technique a empêché l'un des quatre piliers devant former la vasque olympique de s'élever dans le BC place de Vancouver. Les habitants se sont aussi indignés de ce que l'autre vasque, située sur le front de mer, soit cachée derrière de grandes barrières de sécurité.
Il y avait le meilleur début possible pour les « Jeux du printemps », ainsi rebaptisés en raison du climat très doux, qui a contrarié le début du ski alpin et empêché 28 000 personnes d'assister au snowboard et au ski acrobatique à Cypress Mountain car la pluie avait rendu le terrain instable.
Le déclic est venu des sportifs. Le premier dimanche, Alexandre Bilodeau s'est imposé en ski de bosses, obtenant la première médaille d'or olympique d'un Canadien à domicile.
Lindsey Vonn et Bode Miller en ski alpin, Shaun White en half-pipe, les vedettes américaines ont répondu présent dès le début de la première semaine, et le Canada a atomisé la Norvège 8-0 pour son premier match dans le tournoi de hockey.
Les Canadiens ont alors commencé à s'enthousiasmer pour les compétitions et les Jeux ont vraiment démarré.
La population de Vancouver, et les spectateurs de Whistler et Cypress Mountain, tous munis des incontournables mitaines rouges, ont brillé par leur fair-play, leur sens de l'accueil et leur humour. Le soleil et l'atmosphère détendue dans la capitale de Colombie-Britannique ont séduit tous ceux qui en ont fait leur ville pendant deux semaines.

Les critiques fusent
Sebastian Coe, responsable du comité d'organisation des Jeux olympiques de Londres 2012, a trouvé à Vancouver des raisons d'espérer : peu importe les erreurs ou les malheurs des organisateurs si la population et les athlètes locaux savent recevoir, les Jeux olympiques sont forcément une réussite.
« La rue a vraiment adopté ces Jeux (...) et bien sûr, les compétitions sportives ont été géniales. Les victoires des locaux aident toujours et les bénévoles ont été géniaux. Donc si tout cela marche bien, on a généralement de bons Jeux », a dit le champion britannique à Reuters.
Pour autant, les athlètes apprécieront d'être mieux traités à Londres puis à Sotchi, dans quatre ans, qu'à Vancouver.
Les critiques ont fusé durant deux semaines contre les organisateurs, accusés d'avoir négligé leur sécurité.
La piste des sports de glisse, à Whistler, a continué à faire jaser après le décès de Koumaritachvili, un bobeur néerlandais renonçant même à prendre le départ, trop effrayé.
Les pistes de ski de fond ont été jugées indignes des Jeux et la sécurité des athlètes n'était pas toujours assurée, a estimé la Slovénie, dont la fondeuse Petra Majdic s'est blessée en chutant à l'échauffement du sprint, quelques heures avant de remporter la médaille de bronze malgré de vives douleurs.

Dopage : bonne ou mauvaise nouvelle ?
Enfin, Felix Gottwald et Hannu Manninen n'oublieront pas les conditions dans lesquelles ils ont sauté sur le grand tremplin de Whistler lors du combiné nordique. L'acharnement du jury à poursuivre une compétition faussée a ruiné leur rêve de titre, pour lequel ils étaient sortis de leur retraite sportive.
Les Jeux se sont au moins épargné des scandales de dopage, avec seulement deux cas positifs d'athlètes qui s'en sont sortis avec des blâmes. Mais, ultime paradoxe, personne n'est en mesure de dire si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle.
Il faudra attendre de nouveaux tests, possibles jusqu'en 2018, pour savoir si les sportifs ont effectivement résisté à la tentation de la triche ou s'ils ont utilisé des produits indétectables.
« C'est sûr, nous avons des Jeux de plus en plus propres », a dit le responsable de la commission médicale du CIO, Arne Ljungvist. « Le schéma semble assez clair (...) Les tricheurs sont dehors avant d'arriver », a-t-il ajouté.
Peut-être faut-il trouver là une raison de la discrétion russe à Vancouver. Moscou s'est rachetée une virginité en intensifiant la lutte contre les tricheurs mais doit désormais trouver un moyen pour que ses sportifs brillent à Sotchi en 2014. Il semble que cette condition soit indispensable pour réussir ses Jeux.
Un accueil triste et des adieux joyeux, ce n'était pas le moindre des paradoxes qu'a offerts l'olympisme durant ces 17 jours de compétition.La finale d'anthologie en hockey sur glace entre le Canada et les États-Unis, achevée au but en or grâce à Sidney Crosby, était la bienvenue pour clore les Jeux sur une note positive.Il aura fallu le...

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