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Liban

Une séance studieuse et épicée

L'ambiance est studieuse car il est après tout question d'amender un article de la Constitution. Certains ministres s'impatientent au fur et à mesure que les débats s'éternisent. Pendant que le ministre de la Justice Ibrahim Najjar s'éclipse pour une dizaine de minutes hors de l'hémicycle, le député Waël Bou Faour fait parvenir une feuille au ministre de l'Intérieur Ziyad Baroud. Les deux hommes se regardent avec un sourire entendu. Lorsque, un peu plus tard, Assem Kanso prédit « un nouveau 1975 », il se fait automatiquement huer par ses confrères. Dans le même temps, le ministre de l'Agriculture Hussein Hajj Hassan se lève et manque un moment de faire tomber sa chaise, mais il la rattrape au vol. Il monte les deux marches qui le séparent de son confrère, le ministre de la Défense Élias Murr et discute avec lui puis l'embrasse sur la joue.
Un peu plus tard, Ziayd Baroud quitte la salle, probablement pour rencontrer les manifestants de la société civile place Riad Solh. D'ailleurs lorsqu'il revient, il tient une copie du mémorandum distribué par les associations qui demandent une réforme globale du système électoral. Le député Ali Ammar fait son entrée tout sourire. Un moment de flottement s'empare de la salle, les bavardages ne sont plus très discrets. Waël Bou Faour rigole franchement avec Akram Chehayyeb. Le président de la commission de l'Administration et des Lois, Robert Ghanem, prend la parole. Hassan Fadlallah se tient debout et l'écoute avec une attention sans faille.
Vient le tour de Ali Ammar qui ne peut s'empêcher de partir dans une envolée lyrique et provoque le rire mal contenu du ministre de l'Énergie et de l'Eau Gebran Bassil qui tente de cacher son visage derrière sa main. M. Ammar se fait ensuite interrompre plusieurs fois par le député d'Achrafieh Serge Torsarkissian. M. Ammar s'énerve et lui demande de se taire, M. Torsarkissian s'insurge en lui disant qu'il plaisante. Réponse cinglante de M. Ammar : « Je ne suis pas de ceux qui supportent les blagues. » Protestations de M. Torsarkissian : « Je n'accepte pas qu'on me parle sur ce ton menaçant. » Le président de la Chambre Nabih Berry intervient pour demander à l'un de se calmer et à l'autre de se taire.
Depuis les sièges consacrés aux journalistes, notre confrère de la chaîne de télévision OTV fait un signe de la main au député Simon Abi Ramia. Celui-ci répond par un sourire.
Il est temps de voter. Après le vote à main levée, chaque élu doit prononcer son vote au micro. Les abstentions sont majoritaires. Seuls Serge Torsarkissian et Nabih Berry sortent du lot. Le premier parce qu'il vote contre le projet, le second parce qu'il vote pour, en affirmant qu'il est « très d'accord » avec l'amendement de l'article 21, une manière pour chacun d'entre eux de laisser transparaître ses convictions politiques.

 

Lé. M.

L'ambiance est studieuse car il est après tout question d'amender un article de la Constitution. Certains ministres s'impatientent au fur et à mesure que les débats s'éternisent. Pendant que le ministre de la Justice Ibrahim Najjar s'éclipse pour une dizaine de minutes hors de l'hémicycle, le député Waël Bou Faour fait parvenir une...
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