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Culture - Exposition

« Soft Sculptures », ou l’ordinaire réinterprété à la galerie Running Horse

Une amie à sa mère qui visitait l'exposition « Soft Sculptures or the Ordinary Reinterpreted » que présente, actuellement, Léa Sednaoui, propriétaire de la galerie The Running Horse*, lui aurait dit : « Vous les jeunes, vous êtes dans une autre dimension ! »

L’œil de Rasha Kahil.  (Michel Sayegh)

Ce commentaire, induit par la singularité des œuvres exposées, est plutôt approprié. Car il faut avoir un regard neuf pour appréhender les pièces qui font l'objet de la présente exposition. Des photos, vidéos, nouveaux médias et matériaux qui brisent l'approche tridimensionnelle conventionnelle de la sculpture pour en redéfinir les limites, à la manière de Louise Bourgeois, Annette Messager et, plus proche de nous, Mona Hatoum.
Une autre dimension donc pour ces « Soft Sculptures » signées Ziad Antar (l'un des membres reconnus de l'avant-garde artistique libanaise, dont les œuvres ont déjà fait l'objet d'expositions à la Tate Modern, au Centre Pompidou, au New Museum of Contemporary Art de New York, entre autres), Rasha Kahil, Hiba Kalache et Ziad Saad, trois artistes qualifiés par la galeriste d'«émergents».
Élaborées avec des matériaux contemporains et des objets du quotidien réinterprétés, les œuvres qui ponctuent l'espace de la galerie abordent la sculpture avec une approche conceptuelle qui privilégie au formalisme la réflexion autour des problématiques contemporaines.
C'est le cas de la série de photos de voiles que présente Ziad Antar. Des photographies qui avaient été réalisées en 2007 dans le cadre d'un « workshop » qu'il avait donné à des adolescentes du camp palestinien de Aïn el-Héloué. Il avait demandé à ces dernières de prendre, chacune, son foulard comme modèle, de lui donner la forme qu'elles voulaient avant de le photographier. Le résultat, une variation de formes tirées de cet accessoire de la vie ordinaire, fait entrer ce dernier dans le registre ambigu de la « Soft Sculptures ».
Idem pour l'œuvre jouant les trompe-l'œil (sur plus d'un niveau !) de Ziad Saad. Une impression agrandie d'une forme oblongue (entre sexe masculin et tête de cheval). Cette dernière, élaborée dans une sorte de peau flasque en latex rose écartelée et criblée de clous, serait une sarcastique métaphore des egos infatués dans notre société contemporaine.
Plus difficiles à appréhender, les œuvres féminines de ce quatuor. The Eye, la vidéo de Rasha Kahil, qui fixe de son œil, filmé et trituré dans tous les sens, l'œil du visiteur, est pour le moins hermétique pour les non-initiés.
Pareil pour Be My Guest de Hiba Kalache qui se présente comme une série de coussins en plastique pressurisé remplis de pâte à pizza. Ou encore son Thanks You... It's A Pleasure. Sculpture interactive éphémère à base de morceaux de pâte que l'artiste glisse au creux de sa paume en serrant la main à ses visiteurs avant de les leur confier pour qu'ils en fassent ce qu'ils désirent au sein de l'espace de la galerie. Le résultat est une sorte de murale pâteuse, à motifs divers, le plus souvent ludiques. Comme l'esprit de ce travail, qui réinterprète le quotidien. En œuvre d'art ? Là est la question...

* Jusqu'au 27 mars, à la galerie The Running Horse (La Quarantaine, Medawar, près Sleep Comfort). Tél. : 01/562778.
Ce commentaire, induit par la singularité des œuvres exposées, est plutôt approprié. Car il faut avoir un regard neuf pour appréhender les pièces qui font l'objet de la présente exposition. Des photos, vidéos, nouveaux médias et matériaux qui brisent l'approche tridimensionnelle conventionnelle de la sculpture pour en...
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