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Le 14 Mars campe sur ses constantes, mais concède l'ouverture

Commémoration du 14 février  Des centaines de milliers de partisans de la majorité se sont rassemblés dimanche à Beyrouth, place des Martyrs, pour commémorer l'assassinat il y a cinq ans de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.

"Nous sommes ici pour Rafic Hariri et pour tous les autres Libanais qui ont été assassinés", a expliqué Souraya Saleh, une mère de deux enfants venue de Naameh, au sud de Beyrouth. "Hariri était notre père, le père de tous les Libanais", a-t-elle ajouté.

"Ça a été dur pour les Libanais d'assister aux compromis faits pour former le gouvernement d'union", a indiqué à l'AFP le secrétaire général de la coalition du 14 Mars, Farès Souhaid, évoquant les mois de négociations ayant précédé la mise en place du cabinet.

La majorité, qui peut se targuer de deux victoires électorales, a cependant subi un coup avec la défection du dirigeant druze Walid Joumblatt, jadis un critique virulent de Damas, qui s'est rapproché en 2009 du camp dirigé par le Hezbollah.

Parallèlement, Damas est sorti de son isolement international, et connaît un réchauffement de ses relations avec Washington et Ryad, les principaux soutiens de Saad Hariri. La visite du Premier ministre en décembre en Syrie, alors qu'il l'avait ouvertement accusée du meurtre de son père, a été perçue par certains comme un signe de l'essouflement du mouvement du 14 mars.

"Où est mon vote, le 14 Mars n'arrête pas de le donner à la minorité?", se plaint Alia Souhaid, une manifestante qui brandit, à l'instar des opposants iraniens, une banderole verte avec l'inscription "où est mon vote?".

Des partisans du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt ont fait le déplacement. "On est venu même si notre parti n'a pas annoncé sa participation", dit Bilal Abi Rafeh, venu de Rachaya (est). "Walid Joumblatt a ses opinions mais nous avons aussi les nôtres".

"Le 14 Mars est avant tout un mouvement populaire", estime l'ancien député Élias Atallah, un de ses dirigeants. "Il y a toujours un certain nombre d'objectifs qui n'ont pas été atteints, à savoir la détention exclusive des armes par l'armée, la création d'institutions étatiques stables et souveraines et la garantie que le tribunal puisse poursuivre son travail", a-t-il ajouté.

Les dsicours prononcés lors de cette commémoration renouvelaient l'engagement du 14 Mars à la révolution du Cèdre et affirmaient que ce parti campe sur ses positions en dépit de tous les changements au Liban et dans la région. Les constantes du 14 Mars sont le tribunal international et le refus des armes en dehors de l'État. "Nous sommes tous pour la vérité, cette tombe ne sera pas la tombe de notre liberté et de nos rêves. Nous voulons que le tribunal juge les assassins de Rafic Hariri et des martyrs et ce tribunal ne sera jamais soumis à des négociations ou des compromis.", a assuré le Premier ministre Saad Hariri. "Il y a cinq ans, vous vous êtes rendus sur cette même place pour exiger justice et liberté (...) et il n'y a pas de retour en arrière possible".

"La logique de l'État est la seule résistance et seul le gouvernement peut protéger le Liban. Les armes hors de l'État deviennent un poids que les Libanais ne peuvent plus supporter. Nous invitons les autres partis à prendre une décision politique courageuse et à laisser la décision de paix ou de guerre à l'État libanais.", a de son côté déclaré le chef des FL Samir Geagea. "Nous n'accepterons pas que quelqu'un nous impose sa vision par la force et la menace des armes.", a de même assuré l'ancien Premier ministre Fouad Siniora.

Mais le 14 Mars a aussi prôné l'ouverture que ce soit envers l'autre camp ou envers la Syrie. "Nous avons franchi un pas historique par ma visite à Damas, nous nous sommes engagés dans la voie de l'ouverture, mais toujours à la base du "Liban d'abord", a déclaré le Premier ministre Hariri. "Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a pris l'initiative de cette réconciliation, et ma visite en Syrie entrait dans ce cadre", s'est justifié le Premier ministre. "Je tiens à lancer une nouvelle phase de liens entre le Liban et la Syrie, deux États souverains et indépendants", a-t-il ajouté. "Seule l'unité nationale nous permettra de faire face aux menaces qui nous guettent à l'avenir. Nous tendons la main à tous les Libanais pour protéger notre liberté et notre unité. Nous sommes venus ici pour dire que nous sommes un peuple qui n'acceptera plus que sa démocratie soit exposée.", a-t-il ajouté. " Nous sommes pour l'ouverture avec la Syrie, à condition que Damas admette que le Liban est un État libre et souverain.", a de son côté assuré l'ancien président Amine Gemayel. 



"Nous sommes ici pour Rafic Hariri et pour tous les autres Libanais qui ont été assassinés", a expliqué Souraya Saleh, une mère de deux enfants venue de Naameh, au sud de Beyrouth. "Hariri était notre père, le père de tous les Libanais", a-t-elle ajouté.
"Ça a été dur pour les Libanais d'assister aux...