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Lifestyle - Cinéma

La Berlinale, 60 ans d’histoire pavée de scandales politiques

Le Festival international du film de Berlin se tient du 11 au 21 février.

Les cinéphiles se pressent déjà aux guichets pour obtenir des places à la Berlinale. John MacDougall/AFP

L'Asie sera à l'honneur au 60e Festival international du film de Berlin, qui débute jeudi et présentera aussi en avant-première mondiale les derniers films de Roman Polanski et de Martin Scorsese. Les stars hollywoodiennes vont se frotter aux pointures asiatiques du 11 au 21 février. Le coup d'envoi sera donné avec le film Apart Together du Chinois Wang Quan'an. Le réalisateur allemand Werner Herzog préside un jury de sept membres - dont l'actrice américaine Renée Zellweger - qui décernera le 20 février les Ours d'or et d'argent.
Créé il y a 60 ans dans un contexte de guerre froide, le Festival international du film de Berlin a été un instrument de propagande des Alliés avant de s'affirmer comme un terrain d'affrontements politiques fréquents, dépassant les frontières du cinéma. Pour la Berlinale, cette édition anniversaire est l'occasion de revenir sur les scandales et controverses qui en ont fait le festival du film européen le plus engagé politiquement.
Au moment de sa création, Berlin était encore en ruine, « mais restait un puissant symbole pour l'Occident », souligne l'actuel directeur du festival, Dieter Kosslick. Lors de sa première édition, l'Allemagne de l'Ouest comptait quelque deux millions de chômeurs, et des milliers de Berlinois vivaient encore dans des abris de fortune, raconte Peter Cowie dans son livre The Berlinale - The Festival, qui vient de sortir. Un festival international de cinéma offrait aux Américains un moyen d'endoctriner les Allemands - sortis seulement depuis quelques années du nazisme et de sa puissante machine à propagande - et créer une « vitrine du monde libre ». Il s'agissait aussi d'établir une tête de pont culturelle à Berlin-Ouest, la ville divisée étant devenue le symbole du conflit avec les Soviétiques.
Le premier film inaugural de la Berlinale fut Rebecca d'Alfred Hitchcock, sorti en 1940 mais dont les Allemands avaient été privés. Un afflux de films hollywoodiens lui apporta glamour et paillettes, et la Berlinale se vit accorder, cinq ans plus tard, le statut « A » de la Fédération internationale des associations des producteurs de films, ce qui la hissa au rang des festivals internationaux comme Cannes ou Venise. Ses premiers Ours d'or furent décernés à des films américains et britanniques.
Les tentatives des organisateurs allemands pour revendiquer leur indépendance face aux Américains eurent parfois des conséquences explosives. La Berlinale permettait aux grandes puissances de marquer des points diplomatiquement sur des événements se déroulant à l'autre bout du monde, explique M. Cowie.

La sélection officielle
Le 60e Festival international du film de Berlin présente cette année 20 films en compétition pour l'Ours d'or. Six films figurent dans la sélection hors compétition. Voici la liste des 26 films de la sélection officielle :
Tuan Yuan (Apart Together), de Wang Quan'an, Chine (film d'ouverture).
Bal (Miel), de Semih Kaplanoglu, Turquie/Allemagne.
Caterpillar, de Koji Wakamatsu, Japon.
En Familie (Une Famille), de Pernille Fischer Christensen, Danemark.
En ganske snill mann (A Somewhat Gentle Man), de Hans Petter Moland, Norvège.
Eu cand vreau sa fluier, fluier (Si je veux siffler, je siffle), de Florin Serban, Roumanie/Suède.
The Ghost Writer, de Roman Polanski, France/Allemagne/Royaume-Uni.
Greenberg, de Noah Baumbach, États-Unis.
Howl, de Rob Epstein, États-Unis.
Jud Süss - Film ohne Gewissen (Jew Suss - Rise and Fall), d'Oskar Roehler, Autriche/Allemagne.
Kak ya provel etim letom (How I Ended This Summer), d'Alexei Popogrebsky, Russie.
The Killer Inside Me, de Michael Winterbottom, Royaume-Uni.
Mammuth, de Benoît Delépine et Gustave de Kervern, France.
Na Putu (On the Path), de Jasmila Zbanic, Bosnie/Autriche/Allemagne/Croatie.
Der Röuber (Le Braqueur), de Benjamin Heisenberg, Autriche/Allemagne.
Rompecabezas (Puzzle), de Natalia Smirnoff, Argentine/France.
San qiang pai an jing qi (A Woman, a Gun and a Noodle Shop), de Zhang Yimou, Chine.
Shahada (Faith), de Burhan Qurbani, Allemagne.
Shekarchi (The Hunter), de Rafi Pitts, Allemagne/Iran.
Submarino, de Thomas Vinterberg, Danemark.
Hors compétition :
Exit Through The Gift Shop, de Banksy, Royaume-Uni.
The Kids Are All Right, de Lisa Cholodenko, États-Unis/France.
My Name is Khan, de Karan Johar, Inde.
Otouto (About Her Brother), de Yoji Yamada, Japon (film de clôture).
Please Give, de Nicole Holofcener, États-Unis.
Shutter Island, de Martin Scorsese, États-Unis.
L'Asie sera à l'honneur au 60e Festival international du film de Berlin, qui débute jeudi et présentera aussi en avant-première mondiale les derniers films de Roman Polanski et de Martin Scorsese. Les stars hollywoodiennes vont se frotter aux pointures asiatiques du 11 au 21 février. Le coup d'envoi sera donné avec le film Apart Together du...

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